417 pages - 14€90 |
S’il est quelque chose de difficile
en littérature, c’est bien de se renouveler. Et nous savons tous si bien que
tout roman ressemblant trop à un autre passera mal sous notre œil avisé de
lecteur … et critique ! Ainsi, nombre de lecteurs –et blogueurs !- en
ont marre de cette vague sombre qui est venue vampiriser la littérature
–adolescente en particulier- et beaucoup se lassent déjà de la dystopie … ou
deviennent exigeants. Donc, quand une petite perle unique se dégage de toutes
ces parutions … c’est souvent le coup de foudre. Phænix
fait partie de ces romans là. Carina Rozenfeld a réinventé le mythe du Phénix
(on parle alors de réécriture, et c’est pourquoi j’ai pu placer le roman dans
ma dissertation au Bac de français ;D) pour le placer à notre époque. Avec
son récit qui mêle quotidien et fantastique, amour et mystère, elle a
transcendé la blogosphère… ce second tome, attendu avec impatience, est
largement à la hauteur du premier !
Nous avions quitté Anaïa sur une fin
poignante, qui avait su, comme vous autres lecteurs sans aucun doute, vous
émouvoir et vous frustrer. L’attente n’a pas été si longue, bien
heureusement !, et c’est avec plaisir qu’on replonge dans ce dyptique
fascinant. Dès les premiers mots, j’ai su que j’allais avoir un coup de cœur
pour ce second tome. Dès les premiers mots, j’ai senti tout un tas d’émotion
que j’avais abandonnées en refermant le premier tome, resurgir en moi.
L’attraction émise par le roman, la fluidité de la narration du quotidien
d’Anaïa, banal, mais prenant. Le suspense, ô combien intense, tenu de main
ferme par l’auteure, qui ne lâche les informations qu’au compte goutte, point
par point, comme le æ qui se trace dans la main de la héroïne. Ce rythme doux,
assez lent même, qui berce le lecteur et cette attente fébrile de savoir enfin
toutes les réponses aux questions du personnage –et aux nôtres !-
contribuent à cette passion.
Nous reprenons donc l’intrigue sur
cette situation que nous avions laissée comme telle… je dois avouer que je n’ai
pas été beaucoup surpris par les rebondissements, et c’était ce que je
reprochais un peu au tome 1. Le choix qu’elle va faire dans le triangle
amoureux auquel elle appartient m’a vite semblé évident, et ce depuis le tome 1
… cependant, je ne dis pas que toute l’histoire est plate. Bien sûr que non,
l’auteure a quand même su me surprendre par des évènements inattendus, et
j’étais loin de pouvoir deviner toute l’intrigue et pourquoi Anaïa avait tout
oublié de ce qu’elle avait vécu, de qui elle était, de qui elle aimait. De plus, à partir du moment
où elle saura enfin tout, un peu d’action et de tension vont venir s’immiscer
là-dedans …
Anaïa est un personnage auquel on
s’attache facilement. Jeune et donc proche de nous, sympathique, sensible, elle
a su me toucher. Elle s’entoure d’amis tout autant réjouissants. Que ça soit la
joyeuse Garance, la pétillante Juliette, le ténébreux Eidan, l’attendrissant
Simon… Je garde deux déceptions cependant : la moindre présence de ce
dernier, qui s’explique certes car il n’avait pas de rôle important à jouer, et
Enry. Enry, ce personnage original, attachant, jovial qui m’avait tant séduit
au début du premier tome. Carina dit avoir eu des retours des lecteurs qui
pardonnaient, ou du moins l’aimaient quand même. Moi presque rien. Un peu
d’attendrissement peut-être mais c’est tout. J’ai du être tellement déçu par le
personnage et son comportement, que je n’ai pu que le détester.
Enfin, je mettrais en avant ce point
si important à un roman, et ici honoré avec talent : le style. Carina
Rozenfeld sait mener ses histoires, à n’en pas douter. Elle manie les mots sans
aucun problème, construit une intrigue bien nouée, où tout s’imbrique sans
aucun problème. Elle entrecoupe ses chapitres de statuts facebook, qui donnent
une dimension plus extérieure, plus actuelle, plus ancrée dans la réalité au
récit. Et elle charme lecteur, comme un flûtiste avec son serpent. Sa flûte
c’est sa plume. Elle a un art d’assembler les mots, les lettres, les phrases,
que je ne peux omettre dans ce billet. Le chapitre 14, apogée selon moi de la
série, du roman, du style de l’auteure, est un exemple même de la pureté, de
la beauté de sa plume.
Il
serait facile de dire que Phænix est un brasier. Un brasier qui enflamme le
lecteur de sa beauté. J’assimilerais plus ces deux romans à un feu … un feu
doux. Un feu qu’on alimenterait quotidiennement, petit à petit, jusqu’à le
faire grandir, prendre du volume, de la puissance. Jusqu’à ce que trop intense,
il mette feu à tout ce qui l’entoure. Jusqu’à ce qu’il enflamme le lecteur
comme je l’avais attendu. Jusqu’à ce que, peu importe les dégâts, il fasse
éclater au grand jour tous ses secrets. C’est ce qu’il s’est passé dans le Brasier des
souvenirs. Et loin de laisser des cendres de l’oubli derrière lui, ce
roman laisse des cendres de regret, d’avoir fini Phænix, mais de passion aussi.
Des cendres encore rougeoyantes de tant d’émotions.
4 commentaires:
Voici ma chronique à moi : http://lecinemadeslivres.blogspot.fr/2013/06/phaenix-tome-2-le-brasier-des-souvenirs.html
Une très jolie chronique en tout cas mon Nathan ! Tu as apparemment moins aimé que moi, mais c'est aussi pour ça que les blogs sont faits : confronter nos opinions (une idée est en train de germer dans ma tête !) !!! Bisous mon Nana
Bel avis dis donc :)
Bon, maintenant que j'ai terminé le premier tome, j'aimerai bien lire le deuxième ! Le triangle amoureux me fatigue, certes, mais j'avoue beaucoup aimer les personnages qui entourent Anaïa ; Garance, Yvan (les batteurs ont toujours la classe d'façon :P), Juliette, Simon... Concernant les deux "E", je trouve Eidan trop torturé et j'ai envie de piétiner Enry, rho qui m'énerve !
Enfin voilà, je détallerai tout ça dans un (futurement proche ?) avis ! :D
Très bel avis ! J'ai également adoré cette lecture, ça a d'ailleurs failli être un coup de coeur. Une superbe lecture à ne pas rater ! Dommage que cela soit si vite terminé ;)
Une saga qui je le souhaite fera partie de ma PAL bientôt ! J'ai la nouvelle en cours (mais le ebooks ne fonctionne plus) !!! je vais devoir le racheter surement !
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