Alors que je rentre et vous délaisse un peu le
temps de reprendre mes remarques, je vous laisse plonger une nouvelle
fois dans les tréfonds de Paris, dont j'ai exploré la surface cet été...
Cette semaine, ce sera très littéraire.
Paris, cet été, a été lumineux, culturel,
riche, stressant, excitant, théâtre, musical, artistique… Mais il aussi été,
évidemment, littéraire. D’un théâtre à un salon du livre, d’une rencontre
exceptionnelle à un labo à histoires, de quelques librairies visiter à un coup de cœur littéraire, je vous
emmène en balade entre les mots de Paris, dans ses rues de lignes et sa
Seine d’encre.
Mon coup de cœur littéraire : Le cœur en braille
Bien entendu, étant à Paris pendant deux
mois et devant prendre chaque jour les transports en commun pour une durée plus
ou moins longue, de nombreux livres ont accompagné ma vie parisienne. Et il y a
eu des coups de cœur.
J’en ai choisi un seul à vous présenter
pour clore cette chronique de ma vie littéraire parisienne. Il s’agit de la
série de Pascal Ruter publiée chez Didier jeunesse : Le Cœur en Braille.
Rappelez-vous...
Je vous en ai parlé dans une vidéo, lors
de Booktube et la Blogo en Short, le mois dernier. J’avais eu du mal à en
parler. Parce que je venais juste de terminer le troisième tome et que j’étais
ému.
Comme c’est un coup de cœur, un des seuls
de cet été, et comme il m’a à ce point touché, j’ai voulu vous en parler un peu
plus longuement, ici, à l’écrit.
Le
Cœur en Braille raconte en trois tomes la fin de l’enfance, l’adolescence
et le début de l’âge adulte de notre personnage principal : Victor.
Dans le premier tome paru (Le Cœur en Braille), il a 13 ans. On est
dans la banlieue parisienne, on est dans un collège, mais cette histoire,
véritable aventure du quotidien, est loin d’être banale.
Il y a le père de
Victor, de la Panhard, sa voiture de collection. Il y a Haïçam, son meilleur
copain, mystérieux, terriblement intelligent et redoutable aux échecs. Il y a
Marie-José, la nouvelle, avec sa tête d’intello, son violoncelle et ce secret
qu’elle va porter et surmonter avec l’aide de notre jeune héros…
Dans le deuxième (Trois ans avant, autrefois appelé Le Bonheur à l’envers), Victor a 10 ans
Il y a le théâtre et son
déguisement de buisson, il y a son étrange voisine, qui a l’air un peu triste.
Il y a sa mère, très arrêtée sur le bon ordre des choses alors qu’elles
commencent à se fissurer. Il y a Zak, l’oncle de Victor, qui va venir mettre un
bon coup de pied là-dedans !
Dans le troisième (et dernier : Quatre ans après, paru en avril), Victor
a 17 ans. C’est l’été. Il fait chaud dans la banlieue parisienne.
Il y a les
sentiments qui palpitent, l’angoisse de l’obscurité de l’avenir un peu en fond,
et il y a la vie comme un manège. Il y a
Marie-José, pressante, il y a le père, tout tourneboulé, et puis il y a la voisine, et le CPE-cycliste-écrivain,
et les deux copains du groupe de musique, et le copain-comédien, et tout ce
monde qui revient pour un dernier acte étonnant, pétillant et poignant.
J’ai lu les deux premiers tomes avant
l’été en fait. Mais ce troisième tome, celui qui se passe dans la chaleur d’un
été de la banlieue parisienne, m’a accompagné le temps de quelques jours. Dans
les transports, avec un sandwich au parc, à la gare en attendant mon train
pendant quatre heures…
Le plaisir de la série est riche de
beaucoup de qualités, que vous ne pourrez comprendre et ressentir qu’en vous
lançant dedans…
Les personnages sont originaux et regorgent
de vie. Tracés avec finesse par l’auteur, chacun d’entre eux existe par des
qualités, des reliefs auxquels on s’accroche avant d’être émus par leurs
failles. Ils sont véritablement touchants, et sonnent toujours justes…
Je trouve que la vie, c'est comme un grand puzzle de vide-grenier, on ne sait pas trop à quoi ça va ressembler et on sait même pas si on arrivera à faire tenir toutes les pièces ensemble.Trois ans avant
Mais ça, c’est grâce au style de Pascal
Ruter. Il brille d’une qualité littéraire indéniable, doublée d’une sensibilité
indispensable. Indispensable à la création de l’atmosphère douce, délicieuse, piquante et
rigolote qui caractérise la série
Cette qualité littéraire, c’est
l’incroyable talent qu’a notre auteur à créer des images originales et
parlantes. C’est sa capacité à choisir les bons mots alors qu’ils paraissent d’abord
totalement inappropriés à la situation ! C’est son talent à être juste,
précis et toujours captivant. C’est la façon qu’il a de rendre le quotidien
palpitant.
Cette sensibilité indispensable, c’est ce
qui permet à Pascal Ruter d’exprimer avec une grande émotion ce que ressentent
les personnages. On éprouve toujours avec force les sentiments de Victor, on
voit le monde et les autres à travers ses yeux, notre cœur palpite des émois de
cet enfant.
- C'est vrai d'ailleurs... Je me demande bien pourquoi les choses tristes ça fait du bien à entendre...
- Peut-être qu'alors on se sent moins seul avec les choses de l'existence, et que le plus difficile dans la vie c'est de se croire seul.Le Cœur en Braille
Le premier tome paru (Le Cœur en Braille) m’a beaucoup touché
et je l’ai lu un peu, beaucoup, passionnément.
Le deuxième (Trois ans avant), m’a encore plus ému. Il m’a semblé plus abouti
littérairement mais aussi scénaristiquement car porté par une réelle tension…
Alors même, après avoir lu le premier tome, qu’on sait comment l’histoire est
vouée à se terminer, on est pris, happé, captivé par l’histoire jusqu’aux
soubresauts finaux de l’intrigue.
Le troisième (Quatre ans après) a été un véritable coup de cœur, LE coup de cœur.
Je l’ai avalé d’une traite. Tout y est : la galerie de personnages vibrant
de vie, l’émotion tremblotante de Victor, en passe de devenir adulte, la
sensibilité et la qualité du style, la tension et le suspense, la construction
efficace, l’histoire passionnante… comme une grande pièce de théâtre, les destins
se croisent, s’entrelacent et se nouent jusqu’à un final grandiose, burlesque
et émouvant.
On en ressort comme on traverse la
vie : on est heureux, mais mélancolique. Il y a comme une petite tristesse dans la joie. Comme un petit caillou dans la chaussure.
- Ça me fait plaisir… mais mon oncle Zak dit que dans toutes les joies, il y a comme une petite tristesse.- Une tristesse ?- Oui comme un petit caillou dans le chaussure. Et qu’on passe sa vie à essayer de la vider, cette chaussure, sans jamais y parvenir tout à fait.Trois ans avant
2 commentaires:
Ca a été un coup de coeur pour moi aussi. Même si je n'ai pas encore lu la suite...
Tu m'as absolument convaincue de me lancer dans cette série !
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