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L’Amour, avec un
grand A, l’Amour, le vrai, est une chose bien floue. Où commence-t-il ? A
partir de quand peut-on dire être amoureux ? Est-ce ridicule de dire « je
t’aime » alors qu’on a rencontré la dite personne depuis peu ?
Peut-on voir en elle dès les premiers jours ? Peut-on vivre une telle
alchimie qu’on la qualifie d’amour très tôt ? Peut-on avoir un coup de
foudre ? Jusqu’à quel point s’entremêlent désir et amour ? Peut-on
aimer quelqu’un sans le connaître ?
Tant de questions pourraient encore être posées. Des questions nombreuses,
diverses variées, dont les réponses seraient toutes aussi divergentes. Chacun y
irait de son opinion personnelle, de son vécu, de sa propre expérience.
Chacun aurait sa propre réponse. Mais
aucun n’est la bonne. Parce qu’aucune n’est la seule. La réponse seule est
donnée par le cœur. C’est sur ce sujet tellement
complexe, tellement mystérieux, tellement beau après tout, que s’est
attardé David Levithan dans son excellent roman A comme aujourd’hui.
Il ne m’a pas fallu longtemps pour tomber amoureux de ce
livre. Au premier regard, au seul nom de l’auteur, oui à cette surprisedans ma boîte aux lettres et à cette couverture tout simplement superbe, mon cœur
n’a fait qu’un tour. Alors quand je me suis plongé dans cette lecture, ça a été
le coup de foudre.
Ciel déchiré :
entrée brutale dans le roman, entrée directe dans l’intrigue, rencontre
imminente avec le second personnage principal : Rhiannon.
Les étoiles : les
mots de David Levithan se déversent de cette faille et emplissent mon cœur …
Foudroyé : foudroyé de beauté, foudroyé de
la poésie du style, foudroyé par les idées, par l’intrigue, foudroyé par ce
début de romance.
Le
calme après la tempête : la tension retombe, le style se fait moins
lyrique, et c’est un peu dommage, mais l’orage m’a dévasté
et a désormais toute mon attention.
« On en apprend beaucoup
sur les gens par les histoires qu’ils racontent, mais aussi par leur façon de
chantonner. S’ils roulent vitres ouvertes ou fermées. S’ils ont le nez collé à
leur carte, ou s’ils laissent la vie les guider. S’ils ressentent l’appel de l’océan. »
A comme aujourd’hui, en effet, est l’un de ses livres uniques qui sont véritablement
passionnants. Captivants, alchimiques, accrocheurs, irremplaçables. Dès
que je l’ai commencé, je ne me suis plus arrêté. J’avais du mal à décrocher et
quand je finissais un chapitre, je me rendais compte trop tard que j’avais
commencé le suivant. Mieux encore : les pages se tournaient véritablement sans
que je ne m’en rende compte. Ce bouquin de 370 pages environ a été dévoré en 2
jours tant je ne faisais plus attention au mouvement de ma main passant à la
page suivante. C’est le genre de livres qui pourrait vous faire oublier votre
arrêt de bus, qui vous obsède quand vous ne le lisez pas, qui vous met dans l’obligation
de trouve le moindre petit instant de lecture, qui vous nargue quand vous le
voyez dans votre sac en attrapant votre trousse ou quoi que ce soit d’autre en
cours. C’est le genre de livres que vous n’oubliez
pas facilement.
Comment oublier,
en effet, ce style, cette beauté ? Comment oublier cette intrigue ?
L’histoire est pour le moins originale, exceptionnelle.
J’ai
trouvé l’idée très bien trouvée … et exploitée ! Il faut dire qu’un
personnage qui change tous les jours de corps … offre de multiples possibilités !
Et donc de multiples personnages ! A., notre personnage principal donc, a
fait le choix de ne pas perturber la vie de ses « hôtes », du moins
de faire tout le possible pour … seulement quand il emprunte le corps d’un
certain Nathan pour aller retrouver Rhiannon, tout ne se passera pas comme
prévu. Les
thèmes exploités peuvent donc être très nombreux. Et David Levithan va
sensibiliser son personnage comme son lecteur à l’homosexualité, la question du
genre masculin-féminin, ou toutes les blessures infligées à l’être humain et
qui les font souffrir. L’obésité, la drogue, l’alcool, la mort d’un proche… le
suicide. De multiples personnages oui … que vous aimez plus ou moins. Qui vous
touchent plus ou moins. Qui vous marquent plus ou moins. C’est sûr que j’ai été
marqué par le personnage de Nathan … qui devient important à l’histoire mais
aussi parce qu’il porte mon nom. Et aussi par celui de James, qui a un frère
jumeau … Tom. Tant de coïncidences étaient pour le moins surprenantes. Mais j’ai
surtout ressenti beaucoup d’émotion pour Kelsea … et j’ai adoré, comme cela sera
sûrement le cas pour vous, le personnage d’Alexander. Un coup de cœur. Mais chuut… Tant de corps, tant de vies,
tant de souvenirs traversés. Mais pourtant on comprend bien le message que l’auteur
et A. essayent de nous faire passer : le vrai personnage, le seul parmi
ces dizaines, c’est A. Parce que c’est lui qu’on doit voir au fond. Parce que c’est
lui qui s’adresse à nous. Parce que c’est de lui qu’il s’agit. Parce qu’on vit
avec lui. Et que pour lui on espère.
Je refuse de vous
parler de ce livre en vous expliquant que l’auteur ne parle ici que d’Amour.
Non, l’auteur va bien plus loin.
Il parle d’âme.
Il évoque son lien avec le corps. Il évoque le pouvoir de celui-là. Il évoque
le mystère comme le chimique.
Il parle de
temps, d’adaptation, de différence. De solitude.
Mais surtout, et c’est ce que je
garde de ce roman, il parle de vie. Il parle de souvenirs. Il parle de la
préciosité de chaque instant.
« Je suis presque étonné
du nombre de vies que j’arrive à me remémorer afin de lui parler ; quant à
elle, elle n’en revient pas d’avoir vécu autant de choses dans sa seule petite
vie. »
Alors oui je
retiendrai ce style époustouflant qui m’a
happé au début du livre.
Alors oui je
retiendrai le personnage touchant d’A. Et Kelsea. Et Alexander … et bien sûr
Rhiannon, si bien construite.
Alors oui je
retiendrai cette intrigue si originale.
Cette très belle
couverture, cette alchimie unique qui m’a
captivé.
Cette fin si
belle.
Alors oui je
retiendrai l’Amour.
Mais ce que je
retiendrai par-dessus tout c’est la
vie. C’est ce message que j’ai perçu. C’est ces mots qu’A. ne sort pas
mais qui sont pourtant si forts, comme hurlés. Vis. Et souviens-toi. Car
chaque instant est précieux. Car l’amour de parents, l’amour d’un frère, les
amis, le lycée, une maison, peu importe la pauvreté ou la richesse, une chambre
à soi, son propre univers, ses objets, ses photos, ses souvenirs accrochés aux
murs ou dans les albums, ces délires entre proches, ces livres usés, ces jouets
d’enfant. Car tout ça peut paraître banal, ou futile. Mais qu’en fait c’est ce
que nous avons de plus cher au monde.
Lire ce livre me
hurle d’aimer. De vivre. Et de me souvenir.
6 commentaires:
<3 Tout simplement <3 ! Tu pourras me le prêter ? Non, en fait, tu le DOIS !!!
J'ai rarement lu une chronique aussi forte...
Ce livre fonce directement dans ma WL.
Merci ... ♥
Waw, une critique puissante encore une fois, qui donne envie de l'aimer, ce livre :)
Ta chronique très longue et très forte me fait mettre ce livre dans ma LAL ;)!
Putain de chronique 0.0 tu me donnes envie de lire ce livre dans la seconde !
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