En commençant
Terre-Dragon, je me suis rendu compte que j’ai en fait lu, dans ma courte mais
riche – il me semble – vie de lecteur, très peu de fantasy. Aussi débuté-je
cette chronique à tâtons, en vous annonçant tout de suite que mon avis reste
très subjectif et un peu hésitant. Je ne peux pas véritablement juger l’originalité
des romans, puisque je n’en lis que peu du même genre.
Toutefois, j’ai
décidé de présenter dans cette chronique deux romans. L’un ancien (il a quand
même 11 ans !) et classique dans le genre, l’autre très récent puisqu’il
fait partie de la rentrée littéraire jeunesse de Gallimard ! De plus,
leurs auteurs ont une histoire étroitement liée. Il s’agit en effet de Pierre
Bottero (décédé en 2009) et Erik L’Homme, qui a terminé seul la saga qu’ils
avaient tous deux commencée : A comme association.
La quête d’Ewilan, tome 1 : D’un monde à
l’autre ; Rageot, 2003.
J’entends déjà
derrière l’écran de mon ordi les hurlements hystériques de vous autres, fans de
Pierre Bottero et d’Ewilan ! Je comprends votre engouement, bien que je ne
sois pas encore capable de qualifier ce début de saga de coup de cœur …
Je ne pourrais
pourtant pas nier que Pierre Bottero a réussi à me séduire ! Il commence
innocemment par écrire un roman fantastique, et non de fantasy, jusqu’à ce que
Camille bascule dans un autre monde, jusqu’à ce qu’elle découvre que toute son
existence, jusque-là, n’a été qu’un mensonge.
J’admire le
talent de Pierre Bottero à créer de toutes pièces (bien que, évidemment, il
n’aille pas aussi loin que le fit Tolkien) un autre monde et à l’introduire
doucement. Nous le découvrons petit à petit en même temps que Camille et toutes
ces informations ne sont pas, à un seul moment, indigestes. Bien au contraire,
elles sont fascinantes, séduisantes, exaltantes. Un nouveau monde, regorgeant
de beautés, s’ouvre à nous.
J’admire le
talent de Pierre Bottero à créer, avec subtilité et profondeur, des personnages
attachants, se caractérisant chacun par sa force d’être : leur vivacité,
leur singularité, leurs touchantes aspérités. D’un monde à l’autre, ces
protagonistes plus ou moins humains brillent chacun d’une flamme – parfois
hostile – qui les habite, les anime et nous touche.
Je suis conscient
que tout le reste de l’œuvre de cet auteur recèle encore beaucoup d’émotion et
de poésie. Ce premier opus nous propose de passer d’un monde à l’autre … et
c’est en écrivant cette chronique que je me rends compte combien il a éveillé
ma curiosité. Combien, finalement, j’ai hâte de lire la suite !
Si j’ai fait, au
début de ma lecture, le constat que j’ai énoncé au début de ma chronique, c’est
bien parce que j’ai été déconcerté. Déconcerté d’abord par la vitesse à laquelle
l’intrigue s’envole. Dès le premier chapitre, l’auteur nous lance dans l’action
et dans la fuite du personnage de Sheylis. Déconcerté ensuite par ce monde qui
me semblait assez peu original : une carte inédite certes, mais une
sorcière mal vue du reste du village, des créatures répugnantes et hostiles …
Je n’accrochais pas réellement à l’histoire et aux personnages.
Mais grâce au
rythme effréné du roman, grâce aux chapitres courts et l’écriture incisive
d’Erik L’Homme qui ne perd pas un mot pour faire avancer son intrigue, je me
suis finalement laissé peu à peu entraîner dans ces aventures qui passent d’un
personnage à l’autre avec fluidité, nous offrant, par une narration externe, de
multiples points de vue qui enrichissent l’intrigue.
Alors j’ai saisi
le souffle du roman qui s’inscrit dans la tradition des plus grandes histoires de
fantasy. Il y a un paysage et des sonorités nordiques fascinantes, des clans,
des tribus, des langues, une magie ancestrale, des conflits, des tensions, une
Histoire particulière … et dans ce schéma assez classique, Erik L’Homme trouve
sa liberté d’écrivain et de conteur. Il invente un fleuve dont le liquide se
situe entre métal et eau. Il invente une façon de pratiquer la magie ouvrant
sur des centaines de possibilités, fascinant le lecteur. Il invente des
créatures, des obstacles, des quêtes, des destins, des Dieux …
En un mot, Erik
L’Homme nous rappelle l’essence même de la fantasy : le rêve,
l’imaginaire, une évasion rocambolesque et captivante loin de notre monde dont
nous voulons nous échapper, l’espace de quelques pages, l’espace de quelques
mots. Plus le temps passe depuis la fin de ma lecture, plus je suis convaincu
et enthousiasmé par ce début de trilogie finalement prometteur … heureusement,
la suite paraît en février et la fin en septembre 2015 !
Pour les adeptes
de fantasy, je suis donc sûr que le nouveau roman d’Erik L’Homme saura vous
séduire …
Pour les autres
qui, comme moi, tâtonnent dans ce domaine, n’hésitent pas à le découvrir en
vous délectant des plus grands romans de fantasy jeunesse : ceux de Pierre
Bottero !
2 commentaires:
Je te conseille vivement les livres de Neil Gaiman. Coraline s'ancre davantage dans le fantastique et le thriller que la fantasy, mais c'est une référence dans tout ce qui est "étrange" ou "frisson". l'Etrange vie de Nobody Owens et surtout Stardust (presque un conte, celui-là) sont fascinants !
En fantasy pure et dure, il y a la série "Magicien" de R.E. Feist. Il y a près de 20 tomes (oui, c'est beaucoup). Le monde fantasy assez classique se distingue par ses enjeux politiques et ses complots. On suit la famille royale sur des décennies et c'est un vrai plaisir de retrouver ses personnages préférés au fil des tomes, de les voir vieillir et mûrir, même quand ils n'ont plus un rôle très important à jouer !
Tu n'as toujours pas lu Ewilan?????? :O
C'est carrément génial!!!!!! (je suis une des fans hystériques dont tu parles plus haut ^^) Pierre Bottero a énormément d'humour.
Bref, lis vite cette série!! ♥
Enregistrer un commentaire