[CHRONIQUE] Pénélope Green tome 2: l'affaire Bluewaters de Béatrice Bottet


Lecture commune avec Freelfe

Pénélope Green tome 2:
L'affaire Bluewaters
de Béatrice Bottet
à 15€
chez Casterman
328 pages

À peine remise de ses aventures londoniennes, Penelope Green s’embarque pour une nouvelle enquête : direction New York, première étape de son grand reportage sur la situation des femmes dans le monde. Mais au cours de la traversée, la jeune journaliste est lancée sur la piste d’une étrange affaire, dont le mystère s’incarne en un mot : Bluewaters.

"[Pénélope] lui sourit de toutes ses forces, et les étoiles du feu d'artifice se reflétèrent dans ses yeux."

Merci à Brigitte Gautrand, contact presse de Flammarion groupe et de Casterman


                J’avais adoré le tome 1 et avais hâte de me plonger dans cette suite … Une lecture commune avec une bloggeuse que j’apprécie beaucoup (Freelfe) fut l’occasion pour moi d’enfin le lire. Si j’ai préféré le premier tome, celui-ci reste quand même un très bon moment à passer pour voyager un peu dans le passé …

                Pénélope a affronté dans le premier opus les bas-fonds de Londres en résolvant à la mort de son père une enquête qu’il avait essayé d’effacer à jamais … dans celui-ci, notre jeune journaliste se lance à l’assaut du monde et de la condition des femmes. Mais son patron lui fait parvenir une lettre qui nous (et la) met en haleine sur un nouveau mystère.

                Et il faut avouer que c’est frustrant ! Béatrice Bottet joue de notre patience en donnant comme réponse à Pénélope lorsque celle-ci interroge des gens des réponses évasives, anxieuses et terriblement mystérieuses ! Le début, comme le premier tome, est du coup à suspense …

                Pour continuer à parler du mystère, si le début se présente ainsi, je dois dire que la suite m’a moins convaincu. Ce que je veux dire c’est que –comme on le disait avec Freelfe- on aperçoit dès le début un schéma –vague, certes- mais un schéma quand même de la réponse si bien que tous les éléments qui arrivent ensuite viennent seulement compléter pour moi tous les trous qu’il restait à combler.

                Et puis Pénélope Green c’est avant tout une série historique. Dans La chanson des enfants perdus on découvrait Londres du XIXè, cette fois-ci c’est à New York que Pénélope nous conduit. La grande ville de tous les rêves, l’immigration aussi, les cabarets, la magie … on assiste en quelques sortes à la montée en puissance de la grande ville que nous connaissons aujourd’hui. Mais au début du livre, c’est un bateau que nous découvrons. Les ponts des classes aisées, l’ambiance conviviale qui règne, … et puis personnellement je m’y suis très bien senti, en ayant en même temps une impression de familiarité puisque j’ai fini le livre le jour de la mise à l’eau de la coque de l’Hermione à Rochefort, à laquelle j’ai assisté … vous avez bien du en entendre parler ! Béatrice Bottet exerce donc à merveille son art d’écrivaine historique en plantant un décor parfaitement bien maîtrisé.

                Il en va de même pour ses personnages. Pénélope est toujours aussi attachante. Pétillante, courageuse, intelligente. On la suit avec plaisir et sa relation avec Cyprien est toute mignonne. De l’amitié qui serait sans aucun doute de l’amour s’ils vivaient au XXIè siècle. Celui-ci est tout autant attachant. Courageux aussi, dévoué à Pénélope. Mais on rencontre aussi des jeunes-femmes très marquées par Bluewaters, un prestidigitateur à qui on s’attache facilement, et puis comme toujours un méchant qu’on déteste.

                Au final les rebondissements se font nombreux, l’action s’enchaîne très vite et la fin est palpitante. Les trous se comblent des « AAAAH » sortent de nous même si au fond ma surprise est loin d’être aussi grande que dans le premier tome.



POUR CONCLURE
Les plus Les moins
  • Un roman terriblement émouvant
  • Des personnages très attachants
  • Une fin renversante
  • Aucun ...

                On retrouve donc avec bonheur la pétillante Pénélope accompagné de l’attachant Cyprien dans une aventure trépidante, avec du suspense certes, même si la solution n’est pas aussi surprenante que je l’avais espéré. On reconnait Béatrice Bottet pour son méchant qui gère tout, la construction de son livre, l’ambiance très bien fabriquée et pour son style complexe, ornementé qui nous transporte du début à la fin. Incontournable pour les amoureux d’Histoire, d’aventure, de suspense ou juste de petits moments de détente à savourer de tous ses sens.


Le petits plus ...
Des liens
Le mot de l'auteur à la fin du livre

"Jadis j'étais professeur. J'adorais raconter l'Histoire et ses péripéties. J'ai toujours été très sensible à l'empreinte du passé. Et à tout ce qui se passe en marge de la Grande Histoire: traditions, légendes, chansons, mythologies.Depuis mon enfance, j'ai adoré visiter musées, châteaux, églises et lieux historiques; comprendre comment les gens vivaient jadis, ce qu'ils pensaient, ressentaient, croyaient. Après avoir beaucoup lu sur ces sujets, j'ai eu envie de transmettre ma passion et me suis mise à écrire des romans pour la jeunesse, ou des ouvrages documentaires, toujours liés à ces aspects historiques particuliers, voir à l'étrange, à l'inexplicable ou au fantastique."


    Nathan, le  12 juillet 2012

      [PARUTION] 10/2012: Nox d'Yves Grevet


      Les infos me proviennent de l'éditeur, merci de créditer :-)

      Je n'ai lu que L'école est finie d'Yves Grevet mais vous avez sans doute entendu parler de Méto qui a connu un franc succès et peut-être de Seuls dans la ville ! Je vais vous parler du nouveau roman de l'auteur ... Nox

      Nox, tome 1:
      Ici-Bas
      d'Yves Grevet
      chez Syros
      à 16€90
      parution le 4/10/2012
      420 pages

      En quelques mots : Après Méto, Seuls dans la ville et L’école est finie, Yves Grevet revient avec un grand roman d’aventure qui renouvelle le genre de la dystopie.

      Mots-clés : Aventure, monde imaginaire, société à deux vitesses, amitié, amour, engagement, manipulation, justice

      Dans une ville basse enveloppée d’un brouillard opaque – la nox –, les hommes sont contraints de pédaler ou de marcher sans cesse pour produire leur lumière. Comme l’espérance de vie y est courte, la loi impose aux adolescents de se marier et d’avoir un enfant dès l’âge de dix-sept ans. Lucen a peur de perdre celle qu’il aime, la rebelle Firmie, qui refuse de se plier à la règle. Il sent aussi ses meilleurs amis s’éloigner de lui. L’un d’eux, Gerges, s’apprête à rejoindre la milice qui terrorise les habitants, un autre, Maurce, un groupe hors-la-loi. C’est l’heure pour Lucen de faire des choix qui détermineront toute son existence. Au même moment, dans des territoires épargnés par la nox, la jeune Ludmilla ne se résigne pas au départ forcé de Martha, la gouvernante qui l’a élevée, injustement renvoyée par son père. Elle décide de tout tenter pour la retrouver.

      Quelques questions à Yves Grevet

      – Comment vous est venue l’idée de ce roman ?
      L’idée de la Nox m’est venue après l’écriture du tome 2 de Méto où mon héros faisait l’expérience d’une vie en aveugle à son arrivée chez les Oreilles coupées. Prendre le parti d’un monde sans lumière naturelle s’est avéré très riche quant aux conséquences sur la vie quotidienne mais aussi sur
      l’organisation de la société, sa morale et ses valeurs. Le choix de ce contexte m’a entraîné vers un univers littéraire que j’affectionne en tant que lecteur, celui des romans victoriens. On peut trouver dans Nox des références au smog londonien, aux bas-fonds sordides, à une classe dominante
      méprisante à l’égard de ses pauvres, aux combats de rats.


      – Il y a trois voix narratives dans ce roman, pourquoi avez-vous fait ce choix ?
      Je ne peux écrire qu’à la première personne. C’est comme ça depuis toujours. Aussi il m’arrive de me sentir frustré de ne pouvoir exprimer que les sentiments du personnage principal. En écrivant Nox, je voulais donner la parole à plusieurs de mes héros pour qu’on puisse juger de leur comportement d’une façon plus sensible et plus honnête. Certaines scènes importantes sont racontées par plusieurs personnages et on comprend ainsi mieux le point de vue et le ressenti de chacun.


      – Quelles sont les différences entre Nox et Méto ?
      Ce qui change avec Nox par rapport à Méto, c’est la multiplicité des narrateurs qui me permet d’être au plus près de la psychologie de mes personnages. L’alternance des narrateurs produit aussi un effet d’attente entre les différents récits, même si ceux-ci se croisent parfois. À mon sens, Nox est aussi plus proche de l’univers du feuilleton.