[ CHRONIQUE ] Le dernir hiver de Jean-Luc Marcastel


Un immense coup de


Voilà enfin ma chronique (réécrite --) d'un livre extraordinaire ! ...

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Le dernier hiver
de Jean-Luc Marcastel
à 16€
chez HACHETTE
- Black Moon -
450 pages

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2 035, 31º C en-dessous de 0. Depuis des années, le Crépuscule baigne Aurillac dans un ciel de sang. L'Hiver s'est installé, un hiver éternel qui dévore les terres et fige l'océan dans la banquise. La Malesève, cette armée de pins monstrueux, a mis à genoux la civilisation. Alors, devant la fin d'un monde, que reste-t-il d'autre que l'amour ? L'amour qui va pousser Johan à braver le froid et les pins pour retrouver sa bien-aimée, l'amour qui va pousser son frère, Théo, à lui ouvrir la voie, l'amour toujours qui incitera Khalid et la jolie Fanie à tout laisser derrière eux pour les suivre. L'amour est-il assez fort pour triompher de la Malesève et de ce qu'elle a fait des hommes ? 
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        Voilà depuis sa sortie que j’avais envie de découvrir Le dernier hiver. Un livre qui m’avait l’air passionnant et magnifique. Mais je ne me le suis procuré que le dimanche 4 décembre 2011, au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, à la dédicace de l’auteur, Jean-Luc Marcastel. Il fait d’ailleurs des dédicaces magnifiques avec une technique que je ne connaissais pas auparavant … Mais alors que j’avais pourtant très envie de le lire, ce livre m’a encore patiemment attendu parmi tous les livres que j’avais, et que j’ai encore, à lire … Ce n’est que revenu du week-end du 21 janvier que j’ai une envie monstre de lire ce livre après avoir rencontré à nouveau, et par surprise, Jean-Luc Marcastel à la librairie Mollat de Bordeaux. Discussions, échanges, résumés et conférences ont achevé l’attente prolongée de cette lecture … C’est donc avec passion que je me suis lancé dans Le dernier hiver et je n’en suis pas ressorti déçu, bien au contraire … J’ai été conquis par un livre à la force qui n’a d’égal que sa splendeur. Je vais essayer de vous parler correctement de ce petit bijou, de cet immense coup de cœur.

    On entre dans le livre très facilement, sur les mots de Johan. Il écrit une lettre. Il écrit son désespoir, il écrit son manque, il écrit son monde. On découvre à travers lui l’univers post-apocalyptique qui va nous entourer durant toute la lecture. On découvre les pins, la Malesève, un seul et même organisme qui se nourrit de sang et de chair humaine. Un seul et même organisme qui changera à jamais tout ce qui y rentre … si au moins ce qui y rentre, arrive à en sortir.

    Entre élément clé de l’histoire, personnage à part entière, simple décor, ligne ou chemin, on a du mal à cerner les intentions de l’auteur car alors que cette ambiance fascinante causée par une éclipse étonnante qui ne trouva jamais de fin semble au début du livre très important, elle n’apparaît à la fin que comme un fil conducteur qui mène les personnages où leur destin les attends, il mène le lecteur jusqu’au message que l’auteur souhaite faire passer, mais par-dessus tout, nous fait suivre les personnages à travers cette terrifiante forêt et au bout d’eux et peut-être de nous-mêmes …

    Les thèmes qui sont abordés sont nombreux. Plutôt que de rejeter le racisme, d’éradiquer les différences raciales ou de dénoncer le sexisme, l’auteur nous rappelle ce que nous sommes vraiment : une seule et même espèce, l’humain. Plutôt que d’insister sur le désespoir, la peine, le chagrin ou un monde où tout semble perdu, l’espoir resplendit, derrière une atmosphère teintée de rage. Par cette prise de conscience, par cet espoir et par les mots, on nous balance l’Amour en pleine figure. Celui avec un grand A, celui qui crève le cœur et le gonfle de bonheur, celui qui sur nos visages, fait naître un sourire, ou des larmes glacées. Celui qui nous faire rire, hurler ou pleurer. Celui qui pour toujours, nous unit, malgré le monde qui se joue de l’Homme.

Toute cette émotion est fort, cruelle, magnifique et écrase notre petite condition de lecteur dans un flot continu de sentiments. Jean-Luc Marcastel sait manier les mots avec talent, il les aligne avec autorité, les dompte avec brio et nous conduit dans son sillon avec grandeur. Il nous touche, nous blesse, nous chatouille avec des phrases travaillées et retravaillées pour notre plus grand bonheur. Il construit la peur, l’angoisse, le stress de manière brillante puisque je me suis souvent crispé au livre, pour ne pas sombrer. Il amène timidement l’humour, et sait placer les répliques au moment qu’il faut, il détend l’atmosphère avec des proverbes du grand-père de Khalid, un marocain, fabricant de babouches. Ceux-ci rythment l’action, les évènements et on charmé et charmeront je pense un grand nombre de lecteurs. Il nous détend aussi par les personnages qui affrontent les rebondissements avec une dérision … déroutante ! En particulier Fanie. L’auteur crée l’Amour, la passion, le bonheur, la joie, mais aussi le chagrin, la rage, la colère avec un talent que vous ne pourrez qu’admirer. Je suis tombé sous le charme des mots extraordinaires et de la poésie splendide de Jean-Luc Marcastel.

Ces personnages. Ils sont un énorme point fort du roman, et remarquez cela vaut mieux parce que mauvais personnages revient à un livre pas forcément terrible. Il émane d’eux une puissance exceptionnelle. Au début on croit, mis à part le père de Théo et Johan, détruit par la mort de sa femme qui reste un personnage sur lequel l’auteur nous laisse méditer, et quelques autres personnages  plus ou moins importants, on croit donc qu’il y aura 4 personnages presque uniques, mais on se trompe. Attendez donc de voir ! Vous en croiserez des personnages. Des bons des mauvais, des humains ou non, dans tous les sens du terme … Vous aurez affaire au personnage principal qu’est Johan. C’est le personnage principal mais l’auteur s’immisce pourtant très peu souvent dans son point de vue. En effet même si le livre est à la troisième personne, j’ai remarqué qu’il prenait souvent le point de vue de Théo, et de Fanie aussi mais moins de Khalid qui est quand même moins important que ce trio et que Johan, ce qui peut s’expliquer puisqu’il est en vérité comme scindé en deux personnes … Au début cela paraît bizarre, puis on s’y prend, on s’y habitue et on finit par se faire à Corbeau, l’autre moitié de Johan, son alter-ego qui ne connaît pas les sentiments … Pour Johan, sa quête l’emmènera au bout de son être et connaîtra les frontières de l’humanité. Il y aussi son frère Théo, un Chevalier, qui cherche à se faire pardonner de quelque chose … Mais quoi ? A vous de le découvrir, le suspense durera, et plus que vous ne le pensez … Théo est un personnage extrêmement attachant ! Gentil, attentionné, courageux, c’est un personnage que vous allez adorer, assurément ! Vous rencontrerez bien sûr Fanie, personnage très important et très original. Jeune-fille au caractère bien trempé, elle est complexée car ses parents auraient voulu un garçon et elle fait tout pour se faire aimer … C’est pourquoi elle est devenue comme la petite sœur de Johan et Théo, sa famille de cœur. Elle va suivre Johan, car elle garde sur le cœur, un important secret. Et enfin, c’est Khalid qui va les accompagner, laissant sa fiancée Sarah le temps de son voyage. Follement amoureux, et qui se bat contre le racisme et l’injustice, Khalid saura vous charmer par sa fidélité et ses citations de babouches ! Vous rencontrerez aussi des personnages faibles et cassés par leur monde, des tyrans et un étrange sorcier, des monstres, une jeune-femme à la force intérieure étonnante, une adolescente qui se bat, malgré le malheur qui l’abat et encore plein de personnages comme ceux-ci … Leurs émotions sont réalistes, ils sont bien construits et les liens qui les lient sont forts et résonnent d’amour jusqu’en vous.

Je n’ai noté que peu de points faibles. Juste quelques passages que j’ai du relire, ayant peu compris et une certain gêne dans le fait que Machin aime machin qui aime machin etc … Mais franchement, c’est tellement infime et mognon pour le deuxième point que je n’y ai guère prêté attention.

Un rythme soutenu et un lecture passionnante vous donne envie de lire constamment, de ne pas lâcher ce fabuleux livre et d’avancer, d’avancer dans cette histoire extraordinaire ! La fin vous surprendra, moi il y a un point que je connaissais mais je ne m’étais pas penché sur la question avant la lecture et je ne sais pas ce que j’en aurais pensé pendant. C’est dommage, mais pas gênant car cela ne m’a pas empêché de me régaler, de sentir un peu d’humidité qui montait vers mes yeux et d’aduler la fin, comme de ne pas vouloir l’atteindre. Vous terminerez sur une lettre, une autre lettre qui trouve son destinataire …

Que dire ici, si jamais vous ne lisez que cette conclusion ! Que pour moi, ce livre est le plus beau que j’ai lu depuis le début de l’année 2012 … Une puissance à couper le souffle, un message d’espoir, et d’amour dans notre société qui se perd, mais aussi une prise de conscience, sur ce que nous sommes vraiment, nous, insignifiants petits humains au cœur gros. Des personnages plus qu’attachants, une écrite à la poésie remarquable, pour un ouvrage splendide, qu’il vous faut dévorer, au chaud sous votre couette …
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Nathan, le 01 février 2012

5 commentaires:

CaptainMel a dit…

Les 3e et 4e paragraphe sont vraiment magnifiques... Ton style s'affirme, se transcende, c'est beau ! Je crois que je vais courir l'acheter grâce à toi ;)

Arwen a dit…

Je confirme, c'est une critique magnifique. Bravo pour ton talent !

Titia a dit…

Ta chronique est superbe, merci, je prends note de cette lecture !

Lucille a dit…

Je viens de le terminer... o_o Ce livre est... waouh !

Delta a dit…

Ce livre à l'air vraiment génial!

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