Il y a cet article qui me vole dans la tête depuis quelques jours, avec les vastes ailes d'une envie lancinante de l'écrire et le temps manquant pour cela. Ses ailes de géants l'empêchent de marcher.
Et puis ce soir, il y a une courte parenthèse pour le commencer, quelques instants pour jeter quelques mots sur ces plaines blanches, nocturnes et virtuelles. Mais vraies.
Et puis ce soir, surtout, il y a ce discours, initialement déclaré par Charlie Chaplin dans son film The Great Dictator, déclamé aujourd'hui par Jeremy Irvine. Je ne sais trop où. Qu'importe. Ce qui me frappe alors c'est cette voix, cette présence, qui n'avait pas besoin d'un fond musical -bien que saisissant- pour offrir puissance et émotion. C'est comment le jeune acteur donne tout son être, et ça se voit, maîtrise ce discours, et ça s'entend, ressent chacun des mots de ce texte si fort, et ça pénètre le coeur.
C'est peut-être ça, la vie d'une seule voix. Cet art d'écrire, de dire, de créer, d'être et de vivre. Cette sincérité puissante et frappante, marquée ici d'une voix vive et assurée. La vie d'une seule voix, c'est peut-être aussi le manque de confiance, les murmures, les bégaiements; mais la sincérité toujours, les larmes dans le coeur, la lumière dans les yeux. C'est les mots qui rendent fort. (*) Ceux qui viennent de loin mais qui touchent de près.
Ceux-là qui sont dit par Jeremy Irvine.
Ceux-là qui sont dits dans ces quelques courts romans de la collection d'une seule voix.
Car dans la vie, il faut apprendre un poème, au moins un. "Comme un abri où l'on pourra toujours se réfugier. Une petite cabane d'où personne ne nous délogera."
Au premier abord, elle ne donne pas forcément envie et on est entraîné avec appréhension et curiosité dans l'histoire de Marie, qui vient de trouver un travail dans le télémarketing, qui tente de garder la flamme vacillante de son amour avec Mickaël, qui cherche à avancer même si elle a laissé ses rêves dans le coin d'une armoire, au fond d'une boîte, là, dans le noir, là, ce petit morceau bien triste d'un morceau de notre lumière qu'on a voulu étouffer.
Le personnage s'étoffe et prend de la profondeur alors que l'histoire avance. On s'y attache avec un fil ténu mais solide. Et notre main a envie de se poser sur son épaule et de lui dire Je suis là.
Alors oui, derrière cette couverture étonnante et ce résumé pas tellement attrayant, se cache une petite perle de délicatesse, dont les aspérités viennent se frotter à nos propres fêlures d'ombre et d'espoir.
La piscine était vide.
Cette phrase, ce titre, ce constat résonne d'une affreuse vérité donc la couleur rouge teinte d'horreur l'émotion. La construction, en soi assez simple, est bien menée, nouée d'un bout à l'autre de cette voix saisissante. On entre dans l'histoire comme dans l'eau. Avec le petit choc de la température surprenante. Mais avec le bonheur de trouver un endroit doux et agréable, bon et reposant. Mais l'eau se refroidit, l'ambiance se tend, les choses se crispent, et nous avec. Petit à petit, les gouttes se brisent, les larmes coulent, les cris éclatent comme des bulles.
Et les mots de la fin, comme un dernier plongeon dans une eau glaciale, viennent apporter au roman une chute comme à une nouvelle, un murmure à demi-mots comme une gifle.
Tout foutre en l'air.
Au premier abord, elle ne donne pas forcément envie et on est entraîné avec appréhension et curiosité dans l'histoire de Marie, qui vient de trouver un travail dans le télémarketing, qui tente de garder la flamme vacillante de son amour avec Mickaël, qui cherche à avancer même si elle a laissé ses rêves dans le coin d'une armoire, au fond d'une boîte, là, dans le noir, là, ce petit morceau bien triste d'un morceau de notre lumière qu'on a voulu étouffer.
Le personnage s'étoffe et prend de la profondeur alors que l'histoire avance. On s'y attache avec un fil ténu mais solide. Et notre main a envie de se poser sur son épaule et de lui dire Je suis là.
Alors oui, derrière cette couverture étonnante et ce résumé pas tellement attrayant, se cache une petite perle de délicatesse, dont les aspérités viennent se frotter à nos propres fêlures d'ombre et d'espoir.
La piscine était vide.
Cette phrase, ce titre, ce constat résonne d'une affreuse vérité donc la couleur rouge teinte d'horreur l'émotion. La construction, en soi assez simple, est bien menée, nouée d'un bout à l'autre de cette voix saisissante. On entre dans l'histoire comme dans l'eau. Avec le petit choc de la température surprenante. Mais avec le bonheur de trouver un endroit doux et agréable, bon et reposant. Mais l'eau se refroidit, l'ambiance se tend, les choses se crispent, et nous avec. Petit à petit, les gouttes se brisent, les larmes coulent, les cris éclatent comme des bulles.
Et les mots de la fin, comme un dernier plongeon dans une eau glaciale, viennent apporter au roman une chute comme à une nouvelle, un murmure à demi-mots comme une gifle.
Tout foutre en l'air.
La douleur. La souffrance. La colère. Le noir. La nuit en traits de rage, la nuit en nœuds d'amertume, la nuit comme une pelote de mots contenus et sifflés entre les dents. La nuit pour décor accueillant le théâtre d'ombres: celui Olivier et elle, celui de leur histoire qui se joue le temps d'une seule nuit.
D'un seul souffle, on est happés dans la vie du personnage principal, cette jeune-fille tombée amoureuse d'un garçon, d'un homme, plus âgé, plus grand, plus beau, plus mature, plus désespéré. Ils ont discuté, ils ont échangé, ils se sont attachés, ils ont créé un lien si fort et si lumineux là sous l'ombre de leurs vies.
Du moins, c'est ce qu'ils, ou plutôt c'est ce qu'elle, croient.
Le lien n'est en fait qu'ombres. Et sa vie peut être lumière.
D'un seul souffle nous voilà dans leur course. Leurs pas martèlent notre coeur crispé d'émotions et de peur. Leurs murmures balayent notre espoir à chaque mot dépassé. Leurs mains agrippent notre attention, agrippent le lecteur, le tirent en avant, l'emmènent avec eux et le suspendent au-dessus du vide.
Angoisse, peur, stress, peur viscérale et hurlante.
Et d'une seule voix elle nous raconte cette nuit, cette vie, ce passé, cet avenir, cet espoir qui brille dans le ciel et déchire ses certitudes. Ce passé tombe alors dans le vide.
Cette chute, c'est un fragment d'elle qui se brise.
Mais il laisse la place d'en construire un nouveau.
Et c'est beau.
D'un seul souffle, on est happés dans la vie du personnage principal, cette jeune-fille tombée amoureuse d'un garçon, d'un homme, plus âgé, plus grand, plus beau, plus mature, plus désespéré. Ils ont discuté, ils ont échangé, ils se sont attachés, ils ont créé un lien si fort et si lumineux là sous l'ombre de leurs vies.
Du moins, c'est ce qu'ils, ou plutôt c'est ce qu'elle, croient.
Le lien n'est en fait qu'ombres. Et sa vie peut être lumière.
D'un seul souffle nous voilà dans leur course. Leurs pas martèlent notre coeur crispé d'émotions et de peur. Leurs murmures balayent notre espoir à chaque mot dépassé. Leurs mains agrippent notre attention, agrippent le lecteur, le tirent en avant, l'emmènent avec eux et le suspendent au-dessus du vide.
Angoisse, peur, stress, peur viscérale et hurlante.
Et d'une seule voix elle nous raconte cette nuit, cette vie, ce passé, cet avenir, cet espoir qui brille dans le ciel et déchire ses certitudes. Ce passé tombe alors dans le vide.
Cette chute, c'est un fragment d'elle qui se brise.
Mais il laisse la place d'en construire un nouveau.
Et c'est beau.
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