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Et on est loin de son univers aux cheveux roses, de ses adorables chats un peu bizarres, de ses dessins colorés et de sa vie amusante.
La vie de Mali, jeune dessinatrice un peu perdue à Paris.
Comment elle cherche son indépendance, comment elle fuit sa famille, comment elle se cherche, comment elle se construit, comme elle s'effondre, souvent, dans les tourments de la vie.
La vie de ce personnage fragile.
Car le miroir se brise rapidement, car il est fêlé dès le début, car on voit bien derrière ce regard déterminé, derrière cette rage, derrière cette colère à peine contenue, provocatrice, tempétueuse, vulgaire, on voit l'émotion à fleur de peau, on voit la vie qui se dessine, on voit les larmes contenues.
La vie de ses amis à qui elle s'accroche.
Ils sont là, ils l'aident, ils cherchent à la comprendre, à la pousser en avant, à être là pour elle. Mais eux aussi se fissurent de leurs failles, eux aussi sont fragiles, eux aussi ressentent, vivent et tombent. Ce trio bouleversant met au jour les cicatrices béantes des humains qui, malgré tout, forgent de leur amitié une épée de courage.
La vie à coups de crayon.
Tout cela brille, sombre, vit, palpite, souffle, enrage, exulte, crie de ces traits vifs qui savent s'adoucir pour laisser place à une juste émotion. Et laisser, tout simplement, la vie se dessiner à l'horizon de la profondeur des pages. Dans la blancheur et la noirceur de cet ouvrage.
Court mais terriblement intense.
Vif mais tendrement touchant.
Sombre mais violemment beau.
Coup de coeur et coup de poing.
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