La
science-fiction fait partie des genres assez peu populaires en littérature
jeunesse et que je ne lis moi-même pas beaucoup … cela m’arrive pourtant
quelques fois, notamment avec les éditions Syros qui en publient beaucoup dans
leurs collections Soon et Mini Soon.
Il m’est arrivé d’avoir des coups de cœur dans cette première
collection, certains m’ayant beaucoup marqué comme Le signe de K1 de Claire Gratias et Théa pour l’éternité de Florence Hinckel. D’autres, comme C.H.A.R.L.Ex beaucoup moins …
Je ne garde
étrangement pas un si mauvais souvenir que ça de cette lecture. Mais je n’avais
pas réellement accroché, et j’ai attendu si longtemps avant d’en parler ;
certes par manque de temps mais aussi car, déçu, je ne savais qu’en dire. C’est
l’histoire d’une androïde à l’intelligence et la force supérieures qui,
propulsée en mission spéciale sur une planète infestée par une herbe rouge
dévastatrice, subit des dommages techniques et perd une part de sa mémoire.
D’aventure en rebondissement, elle va apprendre à la retrouver et à tenter de
retrouver ce pour quoi elle a été conçue … mais amputée d’une part d’elle-même
et confrontée à d’autres hommes ou créatures, elle pourrait bien devenir
quelqu’un d’autre … plus proche des humains ? L’histoire est prenante, touchante,
la réflexion soulevée intéressante et enrichissante, mais je n’ai pas trouvé
les personnages attachants, bien que richement développés et l’univers de
science-fiction assez complexe parfois trop lourdement expliqué. En revanche,
je pense que les fans de science-fiction se régaleront.
Florence Hinckel,
une de mes auteures favorites, s’empare elle-même du thème de la mémoire et de
son importance dans un mini Soon : Mémoire
en mi. Elle imagine un monde où la mémoire de chacun est conservée dans des
boîtes électroniques auxquelles on peut accéder à tout moment. Interdite de
jouer avec la fille d’une domestique, une enfant va décider de retrouver les
sensations de sa petite enfance grâce à ses boîtes … Pourtant, tout ne va pas
se passer comme prévu. Avec sa délicatesse et l’émotion que Florence Hinckel
fait naître d’une plume sensible et touchante, l’auteure délivre subtilement un
message essentiel et profondément marquant dans notre monde où la science ouvre
de plus en plus le champ des possibles. Notre mémoire est l’un des biens les
plus précieux que chacun de nous a en lui et qu’on ne pourra jamais nous
enlever. C’est ce sur quoi nous nous formons et elle anime chaque instant de
notre vie par les enseignements qu’elle nous confère. Que se passe-t-il si nous
n’en sommes plus maîtres ? L’enregistrer électroniquement grâce aux
progrès de la science, serait-ce vraiment une solution profitable ? Nos
souvenirs les plus puissants et les plus marquants n’ont-ils pas la propriété
d’être ineffables, insaisissables, presqu’imperceptibles ? Florence
Hinckel, dans un court roman puissamment touchant, montre à son lecteur que la
science ne nous volera pas les sensations les plus profondes et universelles :
la chaleur maternelle, une senteur qui a le goût de l’enfance, une voix, une
musique qui nous a bercé …
Chez une voisine ...
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