Je vous demandais il y a quelques temps si vous aimeriez bien me lire un peu: pas mes chroniques mais ce que j'écris, mes textes... parce que comme beaucoup de lecteurs, depuis de nombreuses années, j'écris.
Voyez Pauline, le personnage de Guus Kuijer dans le roman à son nom: Pauline ou
la vraie vie (L'école des loisirs). Elle a 11 ans, mais elle a bien compris. Que les mots sont parfois durs envers elle ou envers les autres. Et elle le retranscrit. Qu'ils peuvent être très beaux ... qu'ils peuvent rendre compte avec puissance du monde, des sentiments, de l'Homme. Elle écrit des poèmes. Elle attend ceux de son père.
Et elle écrit ce journal. Avec ses mots, ses propres mots, ceux qu'elle a su apprivoiser, elle raconte sa vie. Une enfant hollandaise qui va à l'école, a un amoureux arabe qui est méchant avec elle, une meilleure copine avec qui elle se marre, un papa encore enfant, une maman qui aime son instituteur ... c'est un peu compliqué la vie de Pauline et entre tout ça il y a les questions que Pauline se pose. Touuutes ces questions bien profondes. Une fille et un garçon de cultures différentes peuvent-ils s’aimer ?
Est-ce possible de comprendre les adultes et d’être compris par eux ?
Faut-il toujours faire confiance à ses amis ? Est-il normal d’écrire de la poésie ? D’éprouver du chagrin quand
son grand-père adoré tombe malade ?
Mais surtout par dessus toutes: à quoi croire ? Et est-ce normal de ne toujours pas avoir de croyance à 11 ou 12 ans ?
Mine de rien elle en a des questions des Pauline ... et peut-être plus que beaucoup d'enfants !
Alors d'où ça vient l'écriture ? Un besoin de se confier ? De se vider ? De se poser des questions ?
Et ça sert à quoi ? S'interroger seulement ? Trouver des réponses ? Raconter une histoire et c'est tout ?
En voilà d'autres des questions auxquelles l'auteur, à travers un personnage haut en couleurs, terriblement attachant et au ton si léger ... et pourtant profond ! Un roman qui se lit d'une traite. Si doux, si tendre.
Et, moi aussi, depuis de nombreuses années, j'écris.
Ma passion d'écrire vient-elle des livres ? Vient-elle du plus profond de moi-même ? Je ne sais pas, peut-être les deux à la fois.
Depuis tout petit j'aime raconter des histoires. Des heures passées avec le jumeau et le cousin à jouer des personnages, des heureux passées avec le jumeau à jouer aux playmobil. Et bientôt, du temps encore écoulé à écrire quelques lignes d'histoire, quelques lignes tissant des personnages, des liens entre eux, des sentiments ... la vie ?
Depuis que je suis lecteur, c'est les mots que j'apprivoise. Ils défilent sous mes yeux, s'impriment dans mon esprit, je vois ceux qui aiment être ensemble et ceux qui ne l'aiment pas, même si, malgré tout, les mettre ensemble est plus beau que tout. Je vois ceux qui pétillent, ceux qui crient, hurlent et pleurent, je vois ceux qui sont tendres, et doux et tranquilles et légers, et ceux qui sont heureux, qui sont joie, euphorie, excitation. Je les caresse, les laisse libres mais parfois, doucement, petit à petit, j'en attrape l'espace d'une phrase ... et c'est ainsi que ça commence. Je puise chez les grands éleveurs la force et le modèle pour moi même les élever, les mots. Parce que s'ils sont dociles, ils peuvent parfois être sauvages, ils peuvent parfois vous malmener ... et se retourner contre vous.
Les mots sont des armes.
Mais ils sont aussi la plus grande source de force, de richesse, de beauté ... de vie oui A nouveau, de vie.
Ecrire est quelque chose d'extraordinaire.
Connaissez-vous la sensation de l'écrivain qui médite une histoire ? Connaissez-vous cette euphorie de l'esprit qui crée personnages, histoire, destins, idées dans sa tête et n'a plus qu'une envie: les coucher sur le papier ? Connaissez-vous ce sentiment de puissance à tout pouvoir contrôler qui se mêle à ce sentiment fascinant de vivre encore un peu plus ? Vivre par ses personnages, vivre ce qu'ils ressentent ... et vivre parce qu'eux aussi finalement, ils sont imprévisibles.
Connaissez-vous ce sentiment qui naît, au début peut-être inexistant, peut-être qu'on en a pas besoin ... oui, connaissez-vous ce sentiment de besoin ? Et celui de soulagement quand, enfin, vous avez vidé ce quelque chose qui tourbillonnait en vous et s'est évacué sur le papier ?
On ne s'improvise pas écrivain non ... mais si on a pas ressenti tout ça un jour, si on s'est juste forcés ou si il n'y avait aucun plaisir, juste un mécanisme, alors le chemin emprunté n'est pas le bon. Recommencez.
N'abandonnez jamais.
J'ai écrit pour raconter.
Puis pour la beauté.
Puis pour créer. Pour raconter avec beauté.
Puis j'ai écrit pour être moi ... et être quelqu'un d'autre.
J'écris et crie.
J'écris parce qu'écrire décuple la vie.
Alors j'aimerais parfois que vous me lisiez un peu. Et j'aimerais que vous me disiez le plus sincèrement du monde si vous aimez, ce que j'espère de tout coeur.
Si vous avez quelques minutes devant vous, je vous propose avec grand plaisir de lire Pardon.
Si vous avez encore quelques minutes, je vous propose de lire Cher Miles ... elle a gagné un prix et c'est une lettre au personnage de Qui es-tu Alaska.
(cliquez sur Comment participer ? dans le menu de chacun des deux sites pour connaître le sujet)
Si vous avez encore un peu de temps, vous pouvez toujours lire Les yeux sont le miroir de l'âme ou Un millimètre et demi de trahison ... où il y a mon Tobie ♥.
Voilà pour le moment...
écrivez si vous en ressentez le besoin
continuez à lire avec passion
faites ce que vous aimez faire tout simplement, tant que vous vous sentez y vivre encore plus puissamment.
10 commentaires:
C'est incroyable, magique. Tes mots sont beaux, Nathan, et font naître chez le lecteur une irrésistible envie de se perdre, se noyer entre les lignes. Toujours. ♥
Parfois, je te lis. Et même à chaque fois que tu écris une nouvelle. Le plus sincèrement : j'aime, j'aime, j'aime plus que tout. Avec les mots, tu transmets des sentiments forts et beaux. Dans tes chroniques, dans tes textes… Chaque phrase est plus belle et magique que la précédente. C'est un plaisir et un honneur de plonger dans tes écrits, surtout ne t'arrête pas. ♥
Mon cher Nathan,
Tes articles sont toujours d'une grande qualité et agréable à lire.
Mais là, ce n'est pas un article, ce n'est pas une nouvelle, ce n'est pas un récit. C'est la vérité de l'écriture.
Alors merci, monsieur l'écrivain.
Merci pour avoir mis des mots sur un sentiment exact qui couvait depuis toujours au chaud, sans mot bien ordonné, au fond de mon esprit, et de mon coeur.
Les mots sont une arme, les mots décuplent la vie, et les mots sont un partage. Merci d'avoir partagé ceux-là avec nous.
Même pour un article, tu écris super bien! C'est une très belle façon de lier chronique de livre, article et texte. :)
Merci mille fois ♥
Merci merci merci merci :3 ♥
Ah Captain ! :D Que serai-je sans toi et tes mots si touchants ? ♥
Merci tout simplement.
Merci :D
Encore une fois un bien bel article ! Encore une fois tant de vérités ! Et je ne te le dirai jamais assez : tes nouvelles sont magnifiques, je les adore ;) Merci et bravo <3
continue, continue, continue !
Enregistrer un commentaire