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L'enfant nucléaire
Pica Morfal Boy
de Daph Nobody
à 18€
chez Sarbacane
collection Exprim'
455 pages
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Toujours aux USA... Un complot politique se trame dans le plus grand secret, autour d'un convoi de déchets nucléaires...
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J’avais
entendu parler de L’enfant nucléaire sur
plusieurs blogs, et cela m’avait donné envie de le découvrir. C’est Club de
lecture, le forum, qui m’a donné la possibilité de le lire, grâce aux
partenariats. Je remercie donc chaleureusement Karine mais aussi les éditions
Sarbacane pour ce livre … hors du commun ! Une surprise, à l’originalité
sans pareille !
Franchement,
dès les premiers mots j’ai été happé par le roman. L’écriture de Daph Nobody a
tout de suite su me garder. On est plongés dans l’histoire improbable de
Jiminy, le garçon qui peut tout avaler. Pour bien nous en imprégner, cela
commence sur une scène émouvante de la mère qui emmène son enfant à l’hôpital
après que celui-ci ait avalé une demi-bouteille d’eau de Javel. Or pas besoin
de lavage d’estomac, seules quelques traces du produit sont retrouvées. L’auteur
ne tarde à ce moment pas à aborder le côté scientifiquement intéressant de la chose et c’est le
début d’un harcèlement par des
chercheurs, des docteurs, des psychologues qui aimeraient rencontrer ce garçon.
Voilà
encore un livre pour lequel mes idées se perdent avant d’écrire mon avis mais
qui finissent par trouver leur voie … A vrai dire, on croit connaître le pourquoi de l’existence du livre, son
but, ses idées. Mais arrivé un moment, toutes nos pensées sont chamboulées. Ce
moment est un tournant décisif de l’histoire … On se dit que ça n’est pas
possible. On se dit que l’auteur en fait trop. On se dit que ça n’est pas
possible et en tant que lecteur et que c’est incohérent. Au fond l’auteur nous
fait ressentir de vives émotions mais même si on est alors un peu personnage on
reste un lecteur subjugué ! Au final la suite arrive, surprend, et le tout
coule de source.
Eclairons
un autre point tout de suite. Beaucoup de critiques négatives de bloggueurs s’en
prennent … au dégoût qu’inspire le livre. En effet Jiminy avale tout et n’importe
quoi à commencer, au début du livre, par des excréments de bébé. Viennent
ensuite toutes sortes de choses, mais le langage direct, « cru »
parfois si j’ose dire de l’auteur n’arrange pas les choses et on découvre aussi
une femme de policier qui ne se lave pas l’entrejambe pour dégoûter son mari,
ou des choses dans ce genre. Personnellement, et c’est pour dire parce que je
suis facilement choqué, même si le livre inspire par moment le dégoût c’est
aussi ce qui rend le livre original, dur et ce qu’il est ! Après tout
quand on voit un livre publié dans une collection avec une ligne de direction
semblable qui parle d’un Pica Morfal Boy
(qui se goinfre de substances pas forcément bonnes pour la santé) il ne faut
pas s’attendre à des petits poneys ! Après je veux bien comprendre, et j’invite
donc les âmes sensibles à s’abstenir mais moi qui le suit relativement j’ai
passé un très agréable moment (en
tant que lecture ;) ), franchement 15 ans avec une sensibilité normale ou
même plus basse … il ne devrait pas y avoir de problème !
Je
l’ai dit, ce roman est assez dur. Par dur j’entends fort. Mais les thèmes, eux,
sont durs pour certains et très riches et variés. Il est énormément question de
politique, mais ce sujet là est très bien présenté, parfaitement abordable, je
ne m’y suis pas perdu ! Il est alors question de complots, et se mêle à
cela prisons, criminels, policiers, un acteur aussi … vient aussi le nucléaire.
Bref au final on suit autant l’histoire de Jeb Dolorean l’acteur reconverti en
politicard que celle de Jiminy et ses amis. Rassurez-vous on ne les perd pas de
vue et heureusement car sinon le livre deviendrait politique et complot à
souhait ! De leur côté il est aussi question d’argent, de célébrité, d’amitié,
de disputes et d’un garçon différent qui essaye de se faire une place dans le
monde dans lequel nous vivons. L’auteur nous met en face la vérité, la bassesse
qui apparaît parfois dans la politique, les dangers et l’horreur du nucléaire,
il nous dévoile même si nous la connaissions déjà la misère, les inégalités, ce
qui mène à devenir quelqu’un de mal … Au fond qu’est-ce que le mal ? Ne
fait-il pas parti de la race humaine ? Ce bouquin fait naître en vous
plein de questions, parle de l’ambition monstrueuse qui pousse à atteindre la
célébrité, la richesse … Mais surtout, ce livre dénonce la différence, et nous
gifle une énième fois pour nous faire peut-être un jour rentrer dans le crâne
qu’être différent cause du tort à ceux qui le sont et que franchement, là est
bien toute l’horreur du monde …
Dans
un livre pareil, on pourrait croire que la plume de l’auteur n’est qu’un outil,
mais bien plus que ça elle rend le livre encore plus plaisant ! Complexe,
comme les mots qu’elle utilise, qui use parfois de jolies tournures, les
dernières pages m’ont particulièrement touché, et la fluidité du roman n’en est
pas moins présente !
Le
rythme était parfois tombant, surtout vers la fin, mais le tout reste
passionnant et j’ai été franchement très surpris qu’un livre avec de tels
thèmes, une telle histoire me réjouisse autant ! Mes autres bémols vont
vers certains personnages, un en particulier.
J’ai
adoré Jiminy, qui a un caractère noble et dont la fragilité apparaît par
moments, le rendant adorable. On le perd un peu et même énormément par moments,
mais heureusement pas définitivement … Leia, que vous ne découvrirez pas dès le
début m’a beaucoup charmé, même si elle a, je trouve, avec du recul pas
beaucoup de profondeur, et par contre pour Alex … sa rencontre avec Jiminy est
marquante et remarquable mais … mais leur amitié se perd extrêmement vite. Ce personnage
est jaloux, colérique et je l’ai assez vite détesté ! Mais bon, il évolue
et il se révèle être assez intéressant avec une relation très compliquée avec
Jiminy. J’ai bien aimé le détester au final ! ;-) Mais ce n’est pas
qu’un trio qui mène l’histoire puisque le quatrième personnage important est
notre homme politique : Jeb Dolorean. Mais L’enfant nucléaire c’est une ribambelle de personnages, de destins
qui se croisent, se détachent, s’entrechoquent. C’est la vie, des vies.
Vous
l’aurez donc compris, j’ai été énormément surpris par ce roman et en ressors
conquis. L’enfant nucléaire c’est le genre de livre qui se fait connaître mais
pas assez alors qu’une telle originalité devrait être entre les mains de tous !
Des destins entremêlés, une écriture complexe et qui mène l’intrigue à la
perfection dans un tumulte de rebondissements et de surprises !
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Nathan, le 17 avril 2012
2 commentaires:
Un des premiers avis que je vois plutôt positive ! :D Je suis curieuse du coup, ce livre m'intrigue... Merci pour cette chronique. ;)
À voir, j'ai vraiment peur d'être dégoutée car je suis extrèmement dédaigneuse, en particulier avec la nourriture^^
Bizouxx
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