[CHRONIQUE] Doglands de Tim Willocks


Un livre percutant

Doglands
de Tim Willocks
à 16€90
chez Syros
348 pages

Ses muscles se lancèrent dans un double galop. Ses coussinets martelaient la roche. Son sang de lévrier lui donnait vitesse et puissance. Son sang de chien-loup, endurance et courage. Au lieu de se sentir plus faible, il se sentait plus fort. Et alors il comprit quelque chose d'extraordinaire. Même si le tunnel était noir comme une nuit sans étoiles, et alors même qu'il courait à toute vitesse, il ne se heurtait pas aux parois qui n étaient qu à quelques centimètres de lui. Furgul ne savait pas pourquoi. Il ne faisait que courir. Puis un vent étrange souffla, venu du tunnel derrière lui. Et - comme si un fantôme avait chuchoté à son âme - Furgul entendit l'appel des Doglands.



                Cela fait un bout de temps que j’ai reçu, sans m’y attendre, ce roman dans ma boîte aux lettres. J’en remercie grandement l’éditeur et son attachée presse – Véronique – pour cet envoi ! Si j’ai été très surpris j’ai passé un très bon moment qui fera que j’en reparlerai sûrement …

                J’avais lu le résumé et le communiqué de presse, mais il y a des livres comme celui-ci qui font qu’il y a quand même un mystère qui tourne autour et qu’on n’arrive pas à percer. Une brume qui fait qu’on commence le livre sans trop savoir à quoi s’attendre. Je ne vous parlerai pas trop de l’histoire pour que vous puissiez peut-être ressentir la même chose … Sachez juste que c’est l’histoire de Furgul, un chien-loup hors du commun qui trouvera peut-être le chemin des Doglands.

                Ce roman commence comme un conte, sur Il était une fois. Ce fut pour moi une très belle entrée en matière comme on n’en voit pas souvent. L’auteur a su tout de suite m’entraîner dans sa passionnante histoire. Cela est assez surprenant mais c’est Furgul, le chien et personnage principal qui va s’exprimer pendant ce roman. A vrai dire la première personne n’est pas utilisée mais c’est tout comme et Tim Willocks se débrouille à merveille pour nous faire pénétrer dans les pensée de cet animal comme s’il était un frère de notre race.

                En contant l’histoire de ce canidé, l’écrivain en profite pour traiter d’un thème fort et peu commun en littérature. Il nous parle de la race canine, nous dépeint l’univers des chiens nous faisant passer pour des idiots qui ne comprennent pas leur langue contrairement à ces animaux qui réussissent à capter quelques mots lorsque nous les dressons. Il nous fait passer pour des êtres cruels qui traitent les chiens comme des bêtes que nous soyions un perfide éleveur ou même un maître qui a un gentil animal de compagnie … Âmes très sensibles s’abstenir. Ca n’est pas particulièrement « trash » ou horrible mais Tim Willocks a réussi à me dévaloriser complètement, bien que je n’ai jamais eu de chien, à me sentir nul et honteux. Ces sentiments n’étaient pas constamment voir pas souvent intenses, mais rien que de faire passer cela j’estime que c’est un travail admirable !

                D’autant qu’on s’attache aux animaux qu’on rencontre. D’abord à Furgul. Le héros –et c’est le cas de le dire- est un personnage très fort. Bien qu’il ne soit pas humain on a aucun mal à s’attacher à ce chien-loup fort, aimant et brave. Sa mère –Keeva-, et ses sœurs –Eena, Brid et Nessa- nous appellent aussi à les aimer … même si on ne les verra peut-être pas tout le long du roman. Furgul croisera les chemins de beaucoup d’autres chiens. Des chiens qu’on appréciera –Pacha, le chien d’aveugle fidèle mais énervé tout de même par les humains ; Dervla qui pourrait bien vous surprendre ; Zinni, adorable à souhait ; le sage Brennus …- ou qu’on appréciera moins –le vieux Churchill, l’exaspérant Skyver …- et des humains, comme Jodi par exemple. Mais vous aurez aussi des surprises, dont une qui m’a laissé bouche bée et que j’ai savourée …

                D’action en rebondissement on va d’un bout à l’autre de ce roman dynamique, entraîné dans une spirale pleine d’énergie. On angoisse beaucoup, on désespère, on est frustrés par la liberté qui s’éloigne.


POUR CONCLURE
Les plus Les moins
  • Une lecture entraînante, une course haletante
  • Un thème principal original et des sentiments forts
  • Des animaux attachants
  • Comme souvent je n'en vois pas ♥

                Donc oui, Doglands est comme le dit la quatrième de couverture un conte poétique. Porté par un style beau et électrisant. Accompagné de personnages pour la plupart animaux que l’auteur dépeint avec force et nous les fait aimer ou non. Et surtout bourré de sentiments puissants qui m’ont plusieurs fois fait me sentir nul face à la grandeur de Furgul. Une quête pour la liberté qui entraîne le cœur dans des contrées qui en mettent plein la vue. Une atmosphère qui oppose le dégoût et la beauté avec une puissance étonnante. Un grand livre, assurément.

4 commentaires:

Lucille a dit…

Tu m'intrigues !

bouma a dit…

la couverture me faisait de l'oeil. je serais curieuse de le lire après une si bonne critique

Mirage a dit…

Il m'a l'air super original ! Je ne crois pas avoir déjà lu un livre du point de vue d'un animal. Ça m'intrigue. :)

Feuy a dit…

J'ai bien envie de le lire!! :)

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