17€ - 192 pages - Zulma |
Voici donc venue ma première chronique pour le prix ouest France… ces
chroniques ne sont pas obligatoires, mais je vais essayer de chroniquer tous
les livres ! (j’en suis au sixième lu (sur 10) !).
Le peintre d’éventail est donc le deuxième ouvrage de la sélection que
j’ai lu … après avoir été déçu par le premier, je passe à de plus grandes
réjouissances avec un coup de cœur !
En effet, tenez d’abord le livre en vos mains, et vous l’aimerez. Il
est petit, court, et très élégant avec sa couverture cartonnée en noir et
blanc qui met bien dans l’ambiance japonaise du roman.
Car en effet, le livre se passe au Japon, sur un grand intervalle de
temps puisqu’il raconte la vie de Matabei, venu se retirer dans la contrée
d’Atôra, dans la pension de Dame Hison. L’auteur porte avec beaucoup de
précision et de douceur l’ambiance de ce microcosme au sublime jardin, aux
pensionnaires fugaces et secrets, aux multiples intrigues qui s’y mêlent.
Hubert Haddad dresse un décor charmant, superbe oserai-je dire, qui m’a donné
envie de découvrir le pays ! De plus, cette ambiance de pension m’a
beaucoup plu, et encore cette idée d’éphémères séjours, pour la plupart, de
ceux qui y viennent, d’histoires qui se lient au coin d’un couloir ou d’une
allée de jardin.
Le roman est construit sous forme d’un grand flash-back. Le narrateur
est un homme revenu sur les lieux de son passé où il va visiblement retrouver
un vieil ami, au bord de la mort. Ce personnage principal dont on va connaître
la vie ne m’a pas particulièrement paru extrêmement attachant, mais il a
cependant réussi à m’entraîner avec ferveur d’un bout à l’autre du roman. Car
il m’a parfois déçu, mais tout être humain déçoit, et c’est aussi le portrait
de l’humanité, dans sa force, son arrogance, sa beauté et sa fragilité qui est
dressé. Ce narrateur, un autre homme dans la vanité de sa jeunesse apporte un
peu de vitalité, de dynamisme, de légèreté à l’œuvre, le temps de quelques
chapitres.
Après cela, l’auteur n’ayant
que peu posé la situation d’énonciation, je me suis pris une gifle. Sans
la voir venir.
Hubert Haddad a réussi un joli coup de maître, qui a su me surprendre,
m’émouvoir, me toucher, m’éblouir, me dégoûter de beaucoup de choses dans notre
monde, aussi. Et pour tout cela, je remercie, félicite, m’incline devant cet
homme là !
La force des personnages, et leur crédibilité, la force des
sentiments, la force du décor, la force de l’intrigue surprenante,
passionnante, bien construite, émouvante, magnifique, la force des évènements,
la force du style délicat, riche et évocateur. La force de la fin, de la nature
qui reprend le dessus. La force du monde, de l’humanité. Leur fragilité.
Cette force, cette fragilité, cette émotion ça a chanté dans mon cœur
et mon âme de lecteur. Un petit roman superbe et porteur de la beauté de la
nature et du Japon.
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1 commentaires:
Superbe chronique, vraiment très touchante, qui s'envole dans la deuxième partie. C'est exactement le type de réaction que je recherche en finissant un livre. Une fois encore bravo, et ce court Peintre d'éventail rejoint les idées de lecture tapies dans un coin de ma tête.
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