[INTERVIEW] Victor Dixen - A propos du tome 2 ( SSJS JOUR 13 #9 )

• Bonjour Victor ! Pour commencer, comme je ne te l’avais pas demandé lors de ma première interview, je te laisse te présenter …

Eh bien voilà, j’ai 33 ans, dont une bonne vingtaine d’insomnies qui m’ont laissé le temps d’explorer la nuit. Mais surtout, ces heures volées au sommeil me permettent d’inventer des histoires et de les coucher sur le papier, lorsque le monde entier dort et que tout est silencieux. C’est ainsi qu’est né Jack Spark, ses compagnons et les étranges créatures qui les poursuivent depuis ce fameux été au camp de Redrock.

• Avais-tu planifié depuis le début la séparation de la série en 4 tomes ?

Oui, j’avais planifié la série depuis le début, couvrant 4 saisons. Je savais aussi que le cycle principal s’étendrait sur les 3 premiers tomes, le 4^ème constituant en quelque sorte une « surprise », une histoire en grande partie indépendante qui vient comme en écho aux tomes précédents.

• Pour reparler rapidement du premier tome … pourquoi avoir voulu placer ton histoire aux Etats-Unis ?

 J’ai moi-même vécu aux Etats-Unis il y a quelques années, dans le Colorado où j’ai choisi de situer le mystérieux camp de Redrock. J’ai gardé des souvenirs très forts de cette région sauvage où tout semble plus extrême, jusqu’aux couleurs qui sont réellement plus intenses (en ce sens, le Colorado porte bien son nom !). C’est vraiment le pays des westerns, des grands espaces. Comme le disent les habitants du coin en faisant référence à l’époque de la conquête de l’Ouest : Colorado is what America used to be. Et puis pour moi, l’Amérique, cela reste la terre de tous les possibles. 

• Dans le deuxième tome, l’histoire de nos personnages prend une tournure complètement différente … comment présenterais-tu cette suite en quelques mots ?

Alors que l’Eté Mutant est centré sur le camp de Redrock et le personnage de Jack, l’Automne Traqué se déroule dans un cadre beaucoup plus urbain. On suit tour à tour chacun des principaux personnages, passant de l’un à l’autre chapitre après chapitre. On est là dans un vrai rythme de thriller, avec bien sûr la touche fantastique de l’univers des Fés !

• Les personnages se retrouvent séparés. Pourquoi ce choix ?

Parce que c’est leur propre histoire qui veut ça. Une poignée d’ados doit avertir le monde du péril sans précédent qui plane sur la planète.  La séparation est déchirante, mais ils n’ont pas le choix : ils doivent tenter chacun d’alerter les autorités sur un front différent. Comme je le disais, le fait de suivre alternativement les principaux personnages permet de créer un suspense tout particulier. Et puis, c’est aussi un moyen de les connaître chacun un peu mieux, de découvrir leur passé, leur manière de penser, leurs espoirs et leurs blessures aussi parfois. 

  

• Leur faire prendre chacun leur chemin, laisser Brandy de côté puisqu’on ne la voit que très peu … tes personnages ont-ils pris leur chemin tout seul ou tout était déjà prévu ? …

Les grandes lignes du Cas Jack Spark étaient prévues, mais au cours de la rédaction il y a toujours des imprévus qui adviennent. En tant qu’auteur, je suis ainsi souvent surpris par mes personnages, ils réagissent de manière différente que celle à laquelle je m’attendais. Ce sont des moments d’écriture que j’apprécie particulièrement : ces moments où les personnages m’échappent, me surprennent. Alors, j’ai vraiment l’impression qu’ils existent !

• De nouveaux thèmes se développent avec l’un des plus importants : un aspect politique. La politique ne doit pas être évidente à mettre en œuvre d’une part parce que ta série reste relativement plausible de ce côté-là mais aussi parce qu’il fallait que le roman reste pour les jeunes … non ?

Je pense que la politique fait partie de la vie des gens dès leur plus jeune âge. Aristote l’a dit : l’homme est un animal politique par nature ! La manière dont s’organisent les bandes dans une cours de récré, c’est déjà de la politique, non ? Dans le Cas Jack Spark, j’ai voulu mettre quelques ados et leurs convictions au cœur d’un rouage politique mondial. Vont-ils se faire écraser, ou bien seront-ils les grains qui feront gripper la machine ?