
Parce qu’en 2015, j’ai vécu, pour de
vrai, un été à Paris.
A l’occasion d’un stage de 10 semaines (2
mois et demi, si vous avez la flemme de faire le calcul) dans une maison
d’édition jeunesse parisienne, j’ai vécu un été extrêmement riche.
Voici, en cinq coups de cœur et trois
articles, une petite chronique de ma vie parisienne.
J’étais bien entendu très excité, mais
aussi grandement stressé, à l’idée de vivre seul loin de chez moi dans le
tumulte de la capitale.
Et si le stress a eu de nombreuses
occasions de pointer le bout de son nez – le travail, les transports en commun,
le logement à gérer (5 déménagements en deux mois, j’ai squatté chez de
nombreux amis…), les 3h30 de retard de la SNCF, etc. – l’excitation l’a
emporté.
Celle de la nouveauté ; je n’avais
jamais fait de stage en édition, et j’ai eu l’occasion de m’immiscer pleinement
dans les coulisses de la fabrication des romans ado. C’était enrichissant,
stimulant, passionnant. Celle de la découverte ; Paris a son lot de
curiosité, tant touristiques que culturelles. Celle de sa vie culturelle justement ;
l’offre parisienne en matière de culture est, vous le savez ou vous vous en
doutez, incroyablement riche. Concerts, théâtre, cinéma, évènements
littéraires… c’est sur ça que j’ai envie de revenir en cinq regards. Cinq
découvertes. Cinq coups de cœur parisiens.
Voici un petit guide subjectif et
personnel qui est loin d’être exhaustif, encore moins original et qui a pour
ambition de vous faire découvrir quelques lieux, artistes, évènements qui m’ont
plu, frappé, touché, ému.
Pour commencer ce coup d’œil sur Paris,
ouvrons l’œil sur un peu de théâtre… et mon premier coup de cœur va bien
évidemment à :
La Comédie Française
J’avais déjà eu l’occasion de tomber
amoureux de la Comédie Française en allant voir Un chapeau de paille d’Italie pendant le salon du livre de Paris de
2014. J’avais beaucoup ri et étais littéralement tombé sous le charme du lieu.
Alors, étant à Paris pendant deux mois, j’en ai pleinement profité. En effet,
j’ai été voir 4 pièces.
Il faut savoir qu’à chaque
représentation, le Petit Bureau est
ouvert une heure avant la représentation et propose de vendre des places à
5€ ! Vous serez bien sûr mal placés et il vaut donc mieux être là deux
heures avant la représentation pour faire la queue, être sûr d’avoir une place
et pour, justement, ne pas être trop mal placé… mais c’est peu cher et une
belle occasion pour découvrir ce haut lieu de théâtre.
La première pièce que j’ai été voir,
c’était un samedi soir. Je comptais voir Hamlet.
Or, je m’étais trompé, la pièce était jouée l’après-midi et non le soir !
Etant là et ayant fait la queue, j’ai quand même pris une place, pour La maison de Bernarda Alba. J’ai été
ravi. En plus d’être assez bien placé, j’ai pu savourer une pièce poignante, à
la mise en scène belle et saisissante et au jeu juste et touchant.
La deuxième, c’était un lundi soir.
Chaque premier lundi du mois, les places sont gratuites pour les moins de 28
ans ! Pour le coup, j’étais vraiment très mal placé en plus d’être
fatigué. Il s’agissait de Lucrèce Borgia
de Victor Hugo, une pièce assez complexe. Je ne voyais pas toute la
scénographie, qui ne m’a de toutes façons pas vraiment frappé, j’ai parfois
décroché, et j’ai trouvé que le jeu allait souvent trop dans la colère, la rage
et ça m’a fatigué. Mais il faut saluer la performance d’acteurs qui m’a marqué
les jours suivants jusqu’à aujourd’hui. C’est Guillaume Gallienne qui tient le
rôle de Lucrèce, une femme. Son jeu va certes souvent dans la rage, mais c’est
assumé, puissant et d’une justesse étonnante. C’est encore plus frappant de
voir qu’avec cette colère cohabite une grande douceur.
La troisième, c’était dans une autre
salle du théâtre : le Studio, qui se situe dans le centre commercial du
Louvre : le carrousel. Petite mais jolie salle, elle accueillait ce
soir-là la présentation des six élèves-comédiens de la Comédie Française.
Recrutés chaque année et parrainés par un sociétaire de la troupe, ils figurent
dans de nombreuses pièces et montent un spectacle. Celui-ci, Kadoc, écrit spécialement pour eux, m’a
beaucoup plu. J’ai d’abord été amusé de voir qu’on sentait un peu dans leur jeu
la rigueur, l’assiduité et le travail de leur jeu de « débutants ».
Mais cette impression s’est bien vite effacée et je me suis retrouvé totalement
immergé dans la pièce, sa dynamique terriblement efficace, ses personnages
vivants portés par de jeunes comédiens talentueux et son émotion maîtrisée mais
sensible.
La quatrième, c’était au seuil de la fin
de la saison. Il s’agissait d’une reprise d’Un
fil à la patte, de Feydeau, que j’ai joué au bac. J’avais vu des extraits
de cette mise en scène… et elle a été à la hauteur de mes attentes. J’ai été
séduit par un décor naturaliste à la hauteur du texte de Feydeau et entraîné
dans un rythme effréné par la dynamique efficace des mécanismes qui régissent
l’intrigue et les relations entre les personnages. Mais surtout, j’ai rarement
autant ri au théâtre. C’est sans aucun doute en partie dû au jeu clownesque et
désopilant de Christian Hecq (Bouzin)…
Magnifique lieu de théâtre, entre
tradition et modernité, la Comédie
Française n’a pas fini de me séduire, de me toucher, de me frapper, de
m’émouvoir, de me changer.
Si vous en voulez un peut-être moins
connu, mais tout aussi classique et mythique, je vous conseille de vous tourner
vers le petit, mystérieux, chaleureux et captivant Théâtre de la Huchette.
Demain, revenez, nous danserons sur la
musique de Paris, ville Lumière.
1 commentaires:
J'adore les pièces de théâtre !!! D'ailleurs, j'ai joué dans 2 pièces dans mon adolescence, soit Ti-Coq de Gratien Gélinas ainsi que Zone de Marcel Dubé. Deux classiques au Québec :-)
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