Les Effacés - Chronique du tome 4 ♥



                Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant la première phrase de ce quatrième volume de la saga des Effacés.
« Tout, ici, n’était que calme, luxe et volupté. »
                Tous les littéraires, poètes ou Baudelairiens de l’assemblée reconnaîtront le refrain de la belle « Invitation au voyage » du grand poète français. Cette « invitation » même sur laquelle je suis tombé à l’oral de français du bac. La coïncidence, de taille, m’a subjugué, mais la référence non. En débutant son roman ainsi, faisant suite à ce nouveau et renversant cliffhanger qui avait clôturé le tome 3, Bertrand Puard met en une phrase place à une ambiance de douceur, mais de désolation. En débutant son roman ainsi, Bertrand Puard le place sous le signe de toute la grande littérature française. Littérature française qui lui est chère. Et cela se voit. Cela se voit dans les références qui apparaissent parfois au cours de la série. Cela se voit dans l’indéniable qualité du texte dont j’ai notamment parlé dans ma chronique de l’Opération 3.

                Dans cette quatrième opération, l’auteur est au sommet de son art. « Face à face » est sans aucun doute l’apogée de la saga. L’action se déroule en moins de 24 heures et le roman est séparé en chapitres indiqués par une horloge. Chaque chapitre correspond donc à une heure différente.
                Il faut dire que le volume commence fort. On est dans un château au-dessus de la Seine, la veille du second tour de l’élection présidentielle, avec les plus hautes personnalités de Paris : PDG de TF1, directeur du Louvre, banquier … ou encore le président Hennebeau et ses proches. Soudainement, des terroristes prennent d’assaut le bâtiment et c’est le début d’une prenante et intense prise d’otage.
                Qui sont les terroristes ? Que veulent-ils ? Vont-ils s’en sortir ?
                Où sont les Effacés ?
                Qui sont les Effacés ?

                J’avais à peine commencé l’opération en question que je ne pouvais déjà plus la lâcher. Je n’avais jamais ressenti quelque chose d’aussi fort. Lire la suite n’était plus une envie, un désir intense. C’est devenu un besoin. J’avais besoin de connaitre la suite des aventures des Effacés, de cette prise d’otage. Plus que jamais, Bertrand Puard livre les informations, les révélations au compte-goutte et le suspense atteint une intensité presque insupportable. Les rebondissements, en revanche, sont nombreux, gardent le lecteur en haleine et sont parfois de véritables raz-de-marée. Je me suis cramponné au bouquin, j’ai eu envie de sauter des pages tant j’avais besoin de connaître la suite, j’ai ri de l’ingéniosité des personnages et avant tout de l’auteur, j’ai attendu d’en savoir plus.

                Mais ce quatrième tome ne nous en apprendra que peu sur tout ce qu’on attend de savoir : l’identité de Mandragore, la raison d’être des Effacés. Ce quatrième tome est la démonstration même de l’art de Bertrand Puard et une sorte de passerelle entre le tome 3 encore tranquille et le tome 5 qui sera dévastateur. Ce quatrième tome est l’intensité, le suspense, l’adrénaline à l’état pur.

                Je n’en attendais pas tant d’un roman en commençant, il y a de cela un an, « Toxicité maximale ». Je ne pensais pas être à ce point accroché à un roman. Je ne pensais pas qu’il était possible de tenir autant le lecteur en suspense, de lui délivrer tant d’adrénaline. Enfin, je ne pensais pas que cette saga serait d’une aussi grande intelligence et nourrie par une ample culture, un vocabulaire à la richesse étonnante et tout la littérature que promeut et adore Bertrand Puard.


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