[SEMAINE SPECIALE HELIUM] 2è jour: Interview


Coucou mes masqués ! 
Il se fait tard et en ce 22 décembre, après la surprise d'hier, il est temps de révéler celle d'aujourd'hui ! Il s'agit d'une ...


Interview de Sophie Giraud, directrice éditoriale

© hélium, 2011.

J'ai donc pu par mail interviewer Sophie Giraud, directrice éditoriale de l'édition Hélium. Vous trouvez à gauche une photo de moi qui suis en train de lui parler au salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil ! C'est quelqu'un de très gentil que je remercie pour cette édition, et la confiance que celle-ci m'accorde ! Merci aussi à Gilberte, contact presse.
(celui que vous voyez en premier plan, c'est mon cousin ! ^^)


  • Parlez-nous de votre édition en quelques mots…
Vous trouverez plus d'informations sur notre blog, mais en quelques mots, nous sommes une  aison d'édition spécialisée en jeunesse, de 0 à 16 ans environ. Nous publions des livres pour les tout-petits (des livres-matières ou cartonnés, par exemple), des pop-ups, des albums pour les plus grands, des livres d'activité, des romans pour adolescents... mais nous pensons que nos publications doivent aussi plaire aux grands. Ce qui importe pour nous, c’est l’adéquation entre l’idée, le texte et la forme. Cependant, le graphisme ne prime pas sur l'écriture : je suis  rès attentive au texte et à l’idée proposée et veille à ce que chacun ait sa place dans cette  venture du livre illustré.
  • Qu'est-ce qui vous a motivé pour créer cette maison d'édition, et comment vous y vous êtes prise (vos intentions aussi) ? C'est-à-dire … Est-il possible d'en apprendre un peu plus sur la manière de réaliser un tel projet ?
Il faut des moyens financiers et beaucoup d'énergie ! J'avais l'expérience d'avoir travaillé dans plusieurs maisons d'édition précédemment : j'ai fait partie du département d'Albin Michel jeunesse, et ensuite j'ai créé la branche Livres chez naïve, une maison de disques. Mais créer une maison, c'est vraiment différent. Ce n'est pas "juste" un travail. On est complètement investi, par les projets mais aussi par le bon fonctionnement au quotidien : des ventes aux problèmes d'électricité ou d'ordinateurs ! Il faut rester curieux et créatif, tout en gérant le quotidien. Donc choisir les personnes avec qui on travaille est aussi important.
  • Quel a été le premier livre que vous avez publié ?
Techniquement, le premier livre qu'hélium a publié est un livre-disque qui bénéficiait d'une commande spéciale de la médiathèque de Nanterre. Cependant le livre qui ouvre vraiment le catalogue hélium, est Oups ! écrit par Jean-Luc Fromental et Joëlle Jolivet, les auteurs des 365 Pingouins, qui sont fidèles, aussi des amis et un duo extrêmement stimulant pour hélium.
  • Ressentez-vous aujourd'hui quelque chose de plus spécial que pour les autres livres étant le premier ?
Non. Chaque livre est une aventure à laquelle on croit et qui nous amuse.
  • Comment se passe le choix d'un livre au cœur de votre édition ?
Soit je connais des auteurs depuis longtemps, comme c'est le cas pour Jean-Luc Fromental, Joëlle Jolivet, Iris de Moüy, Delphine Chedru ou encore Benjamin Chaud, avec qui j'ai commencé à travailler il y a parfois des années, chez Albin Michel Jeunesse ou chez naïve livres. Le plaisir à travailler avec eux est toujours aussi grand si ce n'est plus, de livre en livre.
Soit, dans le cas d'autres auteurs / illustrateurs, je les ai rencontrés en démarrant l'aventure hélium, comme c'est le cas pour Anouck Boisrobert, Louis Rigaud, Françoize Boucher ou Didier Cornille... Nous sommes contactés par mail, ou nous rencontrons des artistes lors de salons comme celui de Montreuil...
  • C'est à Noël 2010 que je découvre l'édition Hélium en recevant en cadeau Le Worldshaker qui fut un véritable ravissement (que j'ai en vérité lu début 2011 … ) mais dès lors j'ai attendu impatiemment la sortie du tome suivant … Qu'est-ce qui vous a  motivée pour publier des romans et comment et pourquoi avoir choisi ce roman ?
Publier des romans, c'est travailler sur le texte en profondeur, chercher ceux que nous aurions du plaisir à lire en tant que lecteurs. Cela prend du temps, c'est différent des albums (dont la préparation peut aussi être très longue, attention.) C'est aussi toucher un public autre que celui des albums. Sandrine Paccher, co-directrice de l'agence Lora Fountain, nous a parlé avec beaucoup d'enthousiasme de ce roman - à l'époque, il n'existait que le tome 1. Elle nous a donné envie de le lire (en anglais : Richard Harland est australien, enfin, d'origine anglaise mais l'Australie est son pays d'adoption depuis plusieurs décennies), on a acheté les droits et on l'a fait traduire par Valérie Le Plouhinec. Ce roman a obtenu le Tam-Tam Je Bouquine cette année et le fait que l'auteur gagne ce prix (décerné par des lecteurs de votre âge) pour notre tout premier roman pour adolescents nous a fait immensément plaisir. Nous avons aussi démarré un travail avec des auteurs français : le premier titre est un court texte signé Yamina Benhamed Daho, une sorte de parabole sur la conscience collective qui naît dans une plantation quand les esclaves se mettent à former une équipe de… chou-ball ! À lire absolument ! (Rien de plus précieux que le repos).
  • J'ai ensuite découvert que les lecteurs du grand prix des lecteurs du journal de mickey de cette année avaient lu votre dernier roman sorti en septembre « Dear George Clooney, tu veux pas épouser ma mère ? » et j'ai commencé à me dire, recherchant en ce moment de nouveaux partenaires, mon blog étant émergent sur la blogosphère (si on veut ^^)que votre maison était intéressante … Et quand j'ai découvert Une tribu dans la nuit, j'ai été motivé et ai envoyé un mail. Comment s'est passé la naissance de ces deux nouveaux romans ?

Une personne de l'équipe, Ilaria Conni, qui travaillait en Italie en littérature jeunesse avant de s'occuper de la promotion chez hélium, a entendu parler de l'auteure Susin Nielsen par une connaissance en Italie où son premier roman (canadien) avait été traduit. Nous avons demandé, Gilberte Bourget et moi, à l'éditeur canadien si nous pouvions lire ce roman (en anglais, encore une fois, que nous lisons toutes les deux). Ce premier roman nous a beaucoup plu, mais nous avons appris qu'elle venait tout juste de terminer un autre roman au titre très accrocheur, Dear George Clooney, will you marry my Mom? Le titre nous a fait rire et a aiguisé notre curiosité. Le contenu nous a encore plus fait rire que le titre ! - mais pas seulement. Il nous a aussi beaucoup touchées. Nous avons beaucoup aimé le sujet, les personnages très bien décrits, leur psychologie et la manière dont l'héroïne, qui se mêle quand même pas mal de ce qui ne la regarde pas, va finir par prendre confiance en elle et vivre sa propre vie - grandir, tout simplement. Nous avons acheté Dear George Clooney, will you marry my Mom? à l'éditeur canadien et l'avons fait traduire aussitôt, et dans la foulée, avons acheté Une tribu dans la nuit au même éditeur (australien) que Le Worldshaker. C'est un roman très fort, très intense, avec la guerre en toile de fond, et une très belle écriture qui nous a conquises et a émues, aussi, pour des raisons très différentes de Dear George Clooney.
Ce qui lierait ces romans, ceux-là comme ceux de Richard Harland, c'est une "voix" : les auteurs ont un message à faire passer, qu'il soit léger ou très grave, et ils le font très bien, avec un grand talent mais aussi une vraie simplicité. On retrouve aussi des ambiances très  cinématographique dans l'écriture, dans le style et les décors de ces romans aussi, et on trouve qu'ils s'intègrent parfaitement à notre catalogue.

  • Quel est le rôle précis que vous jouez dans l'édition ?
Dans la maison d'édition, vous voulez dire ?
Un rôle "pivot" car c'est à moi que les auteurs envoient leurs projets, et c'est moi, entourée de l'équipe, qui détermine le programme (qu'est-ce qui va être publié et quand), avec tout le travail que cela comporte : avec les auteurs mais aussi le directeur artistique, les graphistes, le service commercial... je fais donc les budgets, les demandes de devis aussi. 

  • Quels sont vos projets futurs ?
Continuer à défendre notre catalogue (un catalogue, c'est aussi un fonds dont il faut s'occuper), à trouver de nouvelles idées avec les auteurs que nous aimons, et continuer, aussi, à trouver des pépites ! développer la fiction, les albums, continuer à nous surprendre nous-mêmes et à surprendre les lecteurs, dans tous les domaines et les tranches d'âge qui nous intéressent.


Un grand merci, et à très vite !

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