Article commencé le vendredi 27
Février – les dates du début correspondent donc à jour-là !
Je me suis encore fait discret le temps d’une semaine. Mais,
actuellement en stage en librairie, je vis des jours si riches, si longs, si
rapides, que j’en perds le nord, le temps, les idées claires et les doigts
courent sur le clavier avec moins de force que d’habitude, plus indécis. Ils
sont un peu écartelés entre tous ces extrêmes égarés aux quatre vents !
Mais pas de panique, je suis là, et surtout … je lis ! Allez voir ma liste
de lectures, dans le cadre du challenge Février :
petit mois, petites lectures, j’enchaîne lecture sur lecture ! Mes yeux,
eux, dévalant à toute allure les lignes comme des pistes de ski, ont retrouvé
le chemin du bonheur : celui des mots, de l’imaginaire, des histoires, de
l’émotion d’encre et de papier. Entre deux plaines enneigées de mots, je trouve
un moment pour venir vous écrire, justement sur des livres qui vous parleront
d’histoires.
Les histoires, on tombe dedans. Comme l’imaginaire. Comme Obélix dans
la marmite de potion magique. Comme Victor dans sa tasse de chocolat chaud.
Victor vous ne savez pas qui il est ? C’est le nouveau personnage
de Benoît Minville, dans la collection Pépix de Sarbacane ! Un petit
garçon courageux, plein d’énergie et bouillonnant d’une imagination débordante
… On lui a toujours dit que son imagination était son plus grand pouvoir. Et
chez lui, l’expression est littérale. Parce que quand il plonge dans une
aventure au cœur de sa tasse de chocolat chaud au petit-déjeuner ou dans Les
Trois Mousquetaires (d’Alexandre Dumas), c’est pour de vrai.
Une (première, parce que d'autres vont suivre !) histoire pétillant de bonnes idées, brillant
d’humour et d’énergie, réjouissant, passionnant et entraînant le lecteur avec
un personnage intrépide, un style alerte et une intrigue rocambolesque !
Un bel hommage à l’imaginaire et aux livres … plongez dedans sans plus
attendre ! (littéralement, bien sûr)
Les histoires, elles nous fascinent, elles nous construisent, elles
sont à l’origine de nos imaginaires. Comme les contes … mais de plus en plus,
on fait un pied-de-nez à ces contes, on les détourne, on les retourne dans tous
les sens pour les voir sous un autre jour, pour porter un regard neuf dessus,
pour les examiner sous toutes leurs coutures ! Bref, on les prend, on les
malmène, et on les revit encore et encore …
Caprices ? C’est
fini ! c’est un peu ça. Vous prenez une princesse insupportable, un
père qui n’en peut plus d’elle, un valet plein de bonnes idées, un bûcheron que
son père envoie devenir riche et vous avez vos protagonistes. Vous ajoutez une
épreuve insurmontable, vous recouvrez de la peau d’un pou géant et vous
saupoudrez de beaucoup d’humour et d’un peu d’émotion, et vous mettez tout ça
entre les mains d’Albertine qui présentera le livre avec beaucoup de finesse et
de justesse de ses illustrations en noir et blanc pourtant hautes en
couleur !
Ce roman finement cuisiné, j’ai eu un peu de mal à entrer dedans, j’ai
trouvé les personnages trop grossièrement dessiné, trop changeants et
difficiles à suivre. Mais finalement, ce conte un peu déjanté reste dans les
codes tout en les moquant, les réutilise pour construire une histoire pour
laquelle on se passionne rapidement et qui s’approfondit réellement à mesure
qu’elle avance …
On sort de ce roman simplement touché en plein cœur par les
personnages qui se sont construits, qui ont évolué, qui ont grandi en somme. Et
le lecteur avec !
Alors … le conte est bon !
Et par-dessus tout, les histoires nous font rêver. Et nos rêves sont
des histoires. L’un et l’autre sont indissociables. Il me semble qu’ils
s’entremêlent et en deviennent inextricables : chaque rêve est une
histoire, les histoires nous font rêver, on rêve notre vie, on en fait des
histoires. Je ne vais pas m’éterniser. Où je veux en venir ? A vous parler
de ce court roman, paru chez Sarbacane : Le rêve du cachalot. C’est
l’histoire d’une jeune femme obèse, un peu déconnectée de la réalité dans son
kiosque à journaux … et pour cause, elle rêvasse, et en rêvassant, elle vit sa
vie, la vraie : celle d’un cachalot. Bien sûr cela paraît ridicule dit
comme ceci. Bien sûr vous vous demandez à quoi cela rime tout ça. Et à travers
la vie de ce cachalot il est question d’une espèce menacée, de marées noires,
d’un combat contre les hommes. On pourra y voir un roman sur l’écologie. Mais
on devra surtout y voir un roman sur le passé, sur la mémoire, sur la
transmission d’une langue et d’un ailleurs disparu. Un roman sur les rêves qui
nous guident peut-être vers celui que nous sommes vraiment.
Court, intense, ce petit roman amène à réflexion … et touche, plus
profondément qu’il n’en donne l’impression.
Alors pour conclure cet article un peu disséminé, j’espère pas trop
confus, je ne dirais qu’une chose, ou plutôt deux : « Les histoires
nous inventent », pour citer Timothée de Fombelle qui, avec Le livre de Perle, rentre directement dans le vif du sujet. La seconde ? N’arrêtez
jamais de rêver.
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