Les petites moustaches


Pour conclure ma trilogie d'articles sur le voyage dans le temps, je vais pourtant m'éloigner un peu du thème pour vous présenter un peu plus précisément la maison d'édition chez laquelle a été publié Les lueurs de traverse dont je vous ai parlé hier !
Pour l'occasion, j'ai pu poser quelques questions à l'éditrice, Sophie Gallo-Selva, que je remercie.
Voici donc une rencontre écrite pour apprendre à la connaître, lire l'histoire et la genèse de sa maison d'édition bordelaise, et bien sûr en profiter pour parler du monde de l'édition et ses difficultés, de l'envoûtant Léopard d'argent et de ce qui se profile à l'horizon ...

N: Quel parcours avez-vous suivi jusqu'à aujourd'hui ? Professionnellement et littérairement parlant ...
Sophie Gallo-Selva: J’ai toujours beaucoup lu. Il y a une quinzaine d’années, alors que je venais de m’installer à l’étranger, j’ai utilisé les livres pour enfants comme outil d’apprentissage de la langue. Mon intérêt pour cette littérature grandissant au fil de ces lectures qui, d’utiles, étaient devenues un réel plaisir, je me suis intéressée de plus près aux romans pour adolescents, jusqu’à en traduire quelques-uns.

N: Comment les éditions Les petites moustaches sont-elles nées ?
S.G-S: L’idée de créer une maison d’édition a germé dans mon esprit pendant presque une décennie avant que j’ose me lancer, lorsque je me suis réinstallée dans la région bordelaise.
J’avais dans mes tiroirs la traduction d’un très beau roman de l’auteure italienne Beatrice Masini que j’avais réalisée bien des années plus tôt et proposé à de nombreuses maisons d’édition qui l’avaient toutes refusée.
J’avais donc un premier texte à publier, Emma et le jardin secret.
Et puis Sophie Guillou m’a contactée avec un très bon manuscrit sur l’adolescence, lui aussi refusé par nombre de maisons d’édition, Lucy dans tous ses états.
Avec deux ouvrages de cette qualité, je pouvais créer Les petites moustaches.

N: Et d'ailleurs ... quelle est la genèse de son nom assez inédit ?
S.G-S: Je souhaitais quelque chose d’assez personnel. En jouant avec mes initiales, l’image qui s’est imposée représentait des moustaches. Et l’idée du nom de s’installer peu à peu. Ajoutez à cela que c’est l’un des nombreux sobriquets du vieux chat de la maison. Alors, lorsque l’illustratrice Anna Ladecka m’a soumis ses idées de logo et que j’ai vu ces initiales/moustaches prendre la forme de lunettes au-dessus d’un livre ouvert, cela m’a paru évident.

N: Comment définissez-vous votre ligne éditoriale ?
S.G-S: Tout tourne autour de la recherche de manuscrits présentant une vraie qualité littéraire. Je suis assez exigeante quant à l’écriture des textes. Pour moi, le plaisir de la lecture passe par les histoires, mais aussi par le style, que je souhaite soigné et d’un niveau assez soutenu. Je ne sélectionne jamais de textes qui ont été écrits en visant un âge en particulier, car je trouve alors que le niveau de langue est toujours « simplifié ». C’est pour cela que j’aime beaucoup Emma et le jardin secret, parce qu’il peut être considéré comme un texte passerelle pour de jeunes lecteurs (on le conseille à partir de 9 ans) qui n’ont pas envie de livres trop faciles. Quelque soit le thème abordé, j’essaie de reproduire ce schéma.
Avec Lucy dans tous ses états et Lucy fait sa crise, Sophie Guillou traite de sujets touchant à l’adolescence dans une belle écriture, à la fois dense et facile à lire, dans un style drôle, tendre et actuel.
Anne Samuel, quant à elle, m’a proposé avec Le Léopard d’argent un texte très rythmé, qui semble simple au premier abord, mais est en fait particulièrement étudié; et si le roman est conseillé dès 9 ans, il ne pose aucune difficulté de lecture tout en conservant ses qualités littéraires.

N: Quelles évolutions et difficultés avez-vous rencontré depuis la création des petites moustaches ? Qu'en est-il aujourd'hui ?
S.G-S: La difficulté la plus évidente concerne la distribution. Nous sommes en autodistribution, difficile de faire autrement avec si peu de titres au catalogue. Une grande partie des libraires de la région jouent le jeu : ils nous font confiance et nous soutiennent. Et puis j’assure les livraisons, ce qui permet de tisser des liens, de parler de l’accueil des livres par le public, de ce qu’en pense le libraire qui les a lus, etc., c’est enrichissant.
C’est plus difficile avec les autres régions. Mais nous travaillons beaucoup sur commandes et les livres partent ainsi aux quatre coins de l’Hexagone, ainsi qu’en Belgique et en Suisse.
Cet été, nous avons été confrontés au refus de certains libraires de commander nos ouvrages sur demande de leurs clients. Il a fallu trouver d’autres moyens de satisfaire ces lecteurs lorsque nous avons été mis au courant. Toutefois, et heureusement, ce sont des cas isolés.
La distribution reste donc LE point à améliorer.

N: Et après ? Que l'avenir vous/nous réserve-t-il ?
S.G-S: Cette année, nous préparons la suite de Lucy ; Sophie Guillou est déjà à l’écriture de ce troisième et dernier volet qui raconte les péripéties de notre tumultueuse adolescente, qui a encore beaucoup de choses à dire.
Et puis, bien sûr, la suite des aventures de la Monalisa d’Anne Samuel que nous avons rencontrée dans Le Léopard d’argent. Les lueurs de traverse, tome II, paraîtra pour l’été 2015.
Quant aux autres projets, motus, je reviendrai vous en parler en temps et en heure…


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1 commentaires:

Sophie Herisson a dit…

Merci pour cette belle découverte Nathan !

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