Notre Arbre a un an. ♥ Alors parlons du livre qui bouleversa ma vie ...


Aujourd'hui, le blog A l'ombre du grand arbre, que j'ai rejoint depuis déjà 8 mois et qui m'a énormément enrichi. De la maturité, du professionnalisme, du partage, des amis.
Je vous laisse découvrir toutes les surprises qui ont déjà lieu sur le blog (dont un concours), et j'espère que je vous permets de le découvrir ♥
En attendant, journée spéciale arbre: j'ai décidé de terminer cette chronique, que j'avais commencée l'an dernier, en finissant ma relecture d'un bouquin qui a bouleversé ma vie !
Lumière ...


                 On a tous un livre, ou une saga ou encore la bibliographie d’un auteur qui nous procure beaucoup d’émotions, beaucoup de plaisir, parfois plus que n’importe quelle autre lecture. Si je devais n’en citer qu’un, en trichant un peu, il s’agirait de l’intégrale Tobie Lolness dont l’auteur est le fabuleux Timothée de Fombelle.

                Mon histoire avec ce livre commence si je ne me trompe pas en 2007, l’année où le premier tome, La vie suspendue¸ est paru. C’était une année où j’allais encore à la bibliothèque. Comme toujours, avant toute chose j’ai jeté un œil au présentoir circulaire où se trouvaient les dernières nouveautés. Ai-je inventé ce souvenir ? En tout cas c’est sans doute là que je l’ai découvert puisque j’ai dans la tête le souvenir de la couverture –si belle et pétillante- réalisée par François Place. En tout cas, oui, c’est sans doute ce bel objet qui a d’abord attiré mon regard d’enfant de 10 ans. Même pas.
                Là se situe le commencement de tout ce qui suivit. J’ose exagérer un peu parce quand même, c’est une véritable aventure que j’ai vécue ensuite non … ? Je me souviens en avril avoir commandé avec fébrilité le second tome –Les yeux d’Elisha. Parce que si vous vous lancez dans ce dyptique -et vous le ferez, je l’espère !- ne vous arrêtez pas à acheter uniquement le premier tome ! Car celui-ci vous charmera et la fin vous laissera pantois, dans l’attente de la suite !
                Après je me souviens ma joie de découvrir un roman de Timothée de Fombelle dans le Je Bouquine, je ne me souviens que par bribes ou par photo de mes deux premières rencontres avec lui en 2008 et 2009 au salon du livre de Montreuil et de nos premiers échanges par mail. Et l’année 2010 est un point phare dans cette histoire ! Une grande excitation à la sortie de Vango, et la création du blog début juin.

                Ma passion a commencé avec Tobie et a décuplé au fil de ces 6 … 7 années ! J’avais ainsi pour projet de relire ces deux ouvrages depuis quelques mois et lorsque j’ai enfin craqué (en partie grâce à Tom ! …) pour l’intégrale, j’ai été happé aussitôt par les mots de Timothée de Fombelle.

                Il y a une question que je n’ai cessé de remuer. Celle importante que les lecteurs de cet auteur donnent des réponses différentes : préférez-vous Tobie Lolness ou Vango ?
                Je me disais je préfère ce premier … mais j’ai pourtant adoré ce dernier qui est unique. Il a suffi de cette relecture pour avoir ma réponse.

                Dès les premières pages, qui sont à elles seules d’une douce poésie et d’une intensité qui m’a volé mon cœur, je me suis retrouvé enraciné dans la fabuleuse histoire de Tobie. Dès les premières pages j’ai ressenti de vives émotions. Dès les premières pages j’ai littéralement replongé 7 ans en arrière. Je n’ai lu en tout cette saga que ( ?) 3 ou 4 fois et comme cela faisait maintenant un petit bout de temps que cela n’avait pas été le cas j’avais oublié beaucoup de détails. Les souvenirs se sont mis à affluer alors que je lisais les chapitres. Les souvenirs et les sentiments. Comment vous faire passer ici, comment vous expliquer ce que j’ai alors ressenti ? C’était mordre à pleine dents dans une poignée de framboises dans le jardin de son arrière-grand-mère. C’était la vue sur les montagnes pendant les vacances d’hiver comme chaque année depuis dix ans. C’était l’odeur et le goût que prend le chocolat dans les placards de sa grand-mère, la vue des cadeaux sous le sapin, le contact du pelage d’un chat, les matins de son enfance où on se lève alors que tout le monde dort et que le salon, juste éclairé par la lumière à travers la fenêtre de la porte d’entrée est d’une délicieuse paix. Oui c’était replonger dans des souvenirs et des impressions qui n’appartiennent qu’à chacun lorsqu’on retrouve La lecture de son enfance.
                Mieux encore. Je veux bien avouer que, parfois, à cause de toutes ces lectures qui doivent se succéder, le nombre de pages tournées pendant ma lecture est assez … obnubilant. Je guette veille surveille. Alors que là, celles-ci défilaient vraiment sans que je m’en aperçoive. Je pèse mes mots car ils ne sont que la stricte vérité car je les tournais instinctivement et je me retrouvais à avancer plus vite que je ne l’aurais cru ma lecture tant l’alchimie était prodigieusement puissante.
               
                Il faut dire que l’histoire en elle-même, d’abord, est unique. Un décor naturel que nous côtoyons quotidiennement, un brin de fantastique en y intégrant la vie et l’humanité en modèle réduit, et un personnage en fuite.
                L’univers de l’arbre est tout ce qu’il y a de plus crédible, et de plus réel puisqu’il s’agit d’un chêne. Mais en y ajoutant un peuple lilliputien, Timothée de Fombelle le revisite de façon unique, originale. Maisons creusées dans l’écorce, forêts de lichen, feuilles mortes et bourgeons, insectes qui sont des véritables monstres, boule de gui reconvertie en prison, toile d’araignée qui fait des prisonniers. Tant d’éléments banals qui deviennent des décors d’aventures, d’exploits et qui font avancer l’intrigue. Hautes et basses branches, peuple énigmatique des Pelés, études sur l’arbre, sa sève, ses branches, sa croissance, … En bref, l’auteur mène d’une main de maître son univers.

                Le peuple de l’arbre, celui des Pelés … tant de lilliputiens qui nous ressemblent mais des personnages auxquels on croit !
                Ils sont nos amis l’espace de 600 pages. On les suit, attendris, durant leurs aventures. Tobie, garçon à la puissance morale exceptionnelle, qui se bat pour des idéaux : la famille, l’amour et la liberté. Tobie, un petit personnage qui sait être grand. Par son courage et son cœur. Tobie, ce petit bout d’adolescent qui va grandir sous nos yeux attachés d’amour. Tobie. Tobie et son papa Sim, drôle, attachant, bon, généreux. Sim le scientifique, bien plus intelligent que tous les autres habitants de l’arbre. Sim le scientifique qui a su voir le danger. Trop tard. Et sa femme Maïa, la maman. Maïa c’est le sucre du miel, la fragilité de la toile d’araignée, la vulnérabilité de l’arbre.
Et Elisha. Les yeux d’Elisha. Elisha … comment peut-on espérer s’élever à la hauteur des mots de Timothée de Fombelle. Comment puis-je retransmettre l’amour que porte notre petit Tobie pour sa Elisa ? Elisha a la beauté et la grandeur de l’arbre. La force du tronc. L’agilité des branches. La volubilité des feuilles. Vous allez aimer Elisha …
                Je ne pourrais bien entendu pas vous parler de tous les personnages de ces deux romans … il y en a tant. Timothée de Fombelle les anime avec le talent de la vie, et celui des émotions. Il construit des personnages profonds, uniques, originaux, qui se tiennent, auxquels on s’attache. Pour leur bêtise, leur bonté, leur  idiotie, leur générosité, leur stupidité, leur humanité… qu’ils soient bons ou mauvais, notre auteur ne s’égare pas, et continue à broder un conte où tout est finesse et simplicité.

                Tobie Lolness est un conte oui. Le conte d’une minuscule vie bouleversée par le destin de tout un monde. Au cœur de l’univers lilliputien d’un arbre, cet auteur virtuose est le chef d’orchestre d’une aventure rocambolesque qui entraîne le lecteur dans une histoire où le merveilleux est nature. Comme il le dit si bien : « Le monde devient immense, devient une aventure lorsqu’on rétrécit jusqu’à ne faire qu’un millimètre et demi … Les interstices du plancher deviennent des canyons. La tente devient la voie Lactée … ». Sauf qu’ici les racines sont des montagnes, les branches des hameaux, les creux des lacs, les Cimes le sommet du monde. Dans une forêt de mots à qui Timothée de Fombelle sait emprunter le panache, cette quête de soi renverse le lecteur par sa poésie, sa simplicité, sa sincérité et sa grandeur. Un chef d’œuvre qui a bouleversé ma vie.

Photo par moi
 Le site que je consacre entièrement à l'auteur c'est par ici ...
Victoria rêve on en parle A l'ombre du grand arbre, chez Maman Baobab (qui a joué sa groupie ...), Sophie, Céline (audio et papier), pépita, A l'ombre du grand arbre, chez moi,...
Mais on parle aussi de Nouvelles contemporaines chez pépita, Céline, moi ...
Et bien entendu de Vango chez Bouma (tome 1 et 2), Kik, et chez moi !